lundi 29 octobre 2018

II.3.2. À L'EST, DES MONDES NOUVEAUX

MENU : 2.3.2. À l'est des mondes nouveaux

DES TERRITOIRES OÙ DES TRACES D'UN PASSÉ TRAGIQUE ET LA CRÉATIVITÉ ACTUELLE SE REJOIGNENT


La transformation urbaine permit au gouvernement de contrôler le centre turbulenten forçant des ouvriers de se déplacer vers les hauteurs lointaines... 
(À partir de 1853)

Ces pages concernent Belleville et Ménilmontant, mais la créativité fleurit dans l'est entier.

..où ils sont devenus une nouvelle menace.

Histoire de la Revolution de 1870-1871 de Jules Claretie, 1872
La construction de barricades quelque par à l'est quand la Commune de Paris éclate.

En bref  

  • Souvenirs d'insurrection  
  • Un fracas préliminaire : la folle « Descente de la Courtille »
  • Vers le carrefour du Belleville 
  • À Ménilmontant des murs deviennent des galeries d'art 
  • Kitsch et classe
  • « Pour saisir le vrai rythme de la ville, allez à l'est »
  • Bars et musiques
  • Un « vrai Paris » et la Coulée verte

*     *     *

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dimanche 28 octobre 2018

SOUVENIRS D'INSURRECTION


DES CANONS POSÉS SUR CETTE HAUTEUR* ONT CONDUIT 
À LA COMMUNELA DERNIÈRE ET LA PLUS TRAGIQUE DES INSURRECTIONS PARISIENNES DU XIXe SIÈCLE 
(EN 1871)

*Ainsi que celle de Montmartre voisin


--  « La Montagne », 4 avril 2021 

La vaste étendue à l'est de la Bastille reste à gauche : 

  • La Bellevoise

Le marteau et la faucille au dessus d'une puissante coopérative ouvrière, communiste après 1924 




 « Pas de justice, pas de paix », slogan américain Black



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La Commune fait partie de son ADN :


 Le passé n'est pas parti et disparu.
 En fait, il n'est même pas parti.  
-- William Faulkner, écrivain américain

*     *     *

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samedi 27 octobre 2018

UN FRACAS PRÉLIMINAIRE : LA FOLLE « DESCENTE DE LA COURTILLE »


« LA DESCENTE » ÉTAIT UN CORTÈGE ENDIABLÉ QUI DÉFERLAIT 
DE BELLEVILLE À L'HÔTEL DE VILLE DE PARIS, AUX PREMIÈRES HEURES DU MERCREDI DES CENDRES
(DES ANNÉES 1820 JUSQU'AU DÉBUT DES ANNÉES 1860)

C'est à dire, de la banlieue misérable jusqu'au cœur de la ville bourgeoise, défiant la pénitence demandée par l'Église.

           Adapté d'un plan de 1756 / zoom (déroulez)
Les flèches jaunes montrent où se trouve ce dont on parle, les flèches rouges le parcours des  promenades, comme à la page qui suit. 

    La Descente de la Courtille de Charles Nanteuil, 1842 / zoom
 
Le tableau du Musée Carnavalet n'est plus exposé depuis la rénovation qui insiste sur les élites.
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À son origine était des taxes sur les marchandises entrant dans la ville, dues à la création d'une nouvelle enceinte. À l'est appauvri, des tavernes vendant le vin non imposé apparurent juste en dehors des portes.
(À partir de 1788)

L'Octroi de Belleville de J.-L.-G.-B. Palaiseau, vers 1790 / zoom
 Le cabaret Ramponeau en bas Courtille vers 1761, anonyme / zoom
La taverne où le vin était particulièrement bon marché

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Ils créèrent une contre-culture exprimé par le french cancan et le cortège :

  • Appelé « la danse des barrières », c'est la seule danse française conduite par des femmes. Son exubérante sexualité et des pas narguant l'autorité l'ont fait interdire à Paris : pour un exemple de sa provocation, cliquez et déroulez.
  • Un roman très lu montre sa transgression, et implicitement celle de la culture dont la danse était issue :
 
                        Les Mystères de Paris de Eugène Sue, 1848

Des danseurs s'échauffent avant d'assister à l'exécution de deux femmes à une barrière du sud (proche de l'actuel métro Saint-Jacques). Quand ces « cannibales » se précipitent pour assister à l'exécution, l'héro, un prince à cheval, les disperse.

  • « La Descente de la Courtille »* est un autre défi moqueur : les Bellevillois font la fête toute la nuit et à l'aube s'élancent vers Paris, costumés et ivres. Des bourgeois se joignent à eux pour s'encanailler, ou louent des emplacements pour les voir passer.

* « Courtille » : une petite cour devant une ferme et le nom initial du carrefour de Belleville

       La Bibliothèque historique de Paris, sans autre information


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Le défilé révèle l'hostilité de classe longtemps avant que le conflit éclate :

  • Le Carêmesix semaines avant la Crucifixion, est pour les chrétiens un temps de jeune et d'abstinence pour penser à la mort du Christ et au sien. Il commence par le Mercredi des Cendres, quand on porte sur le front une croix de cendres en signe de pénitence.

Strasbourg, 2014 / zoom

  • Mardi Gras vient immédiatement avant le Mercredi des Cendres. Sa license est tolérée comme contraste avec l'austérité à venir.

La Nouvelle Orléans, 2011 / zoom

En ayant lieu non pas à Mardi Gras 
mais à l'aube du Mercredi des Cendres, la Descente provoquait l'Église, soutien des élites.

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En 1860 l'État transféra le mur d'octroi aux lointaines fortifications. Ainsi il établit son contrôle sur les périphéries turbulentes, par exemple permettant à la police d'arrêter des rebelles qui s'y réfugiaient.  

Adapté de Fortifications de Paris et de ses environs, 1841 / zoom
         La bonne ville de Paris et ses nouveaux enfants par Charles Vernier, Le Charivari, 1850  / zoom

Le Gouvernement bienveillant frotte La Villette, qui avait résisté à la mainmise de l'État avec une véhémence particulière, pendant que Belleville essuie son nez avec sa main et Bercy, où on stock le vin, boit au goulot.

Seule la fillette bien habillée des Batignolles, à l'ouest prospère, se comporte correctement.

Déplacer l'octroi mit fin aux tavernes et donc à La Descente.

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 L'industrialisation y aurait mit fin de toute façon,
 en donnant aux pauvres moins de paie et moins de temps libre.
Mais repousser les barrières hâta sa disparition.

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mercredi 24 octobre 2018

VERS LE CARREFOUR DE BELLEVILLE


DESCENDEZ VERS LA JONCTION OÙ « LA DESCENTE »
COMMENÇAIT  
(PAR LA RUE DE BELLEVILLE)

Adapté d'un plan Google

Des traces du vieux Belleville : Edith Piaf et Maurice Arnault 

« Sur les marches de cette maison naquit le 19 décembre 1915 dans le plus grand dénouement Édith Piaf dont la voix bouleversera le monde »

Être née sur les marches est une invention, mais les parents de Piaf y ont habité, elle a chanté dans cette rue et son dénuement la obligé de se prostituer pour enterrer son enfant de deux ans.


De 1920 à 1970 environ, des Arméniens et des juifs de l'Europe de l'Est ont fait de Belleville le centre pour la chaussure de luxe. Parmi les rares bottiers français était Michel Arnault, dont l'atelier côtoyait cette maison :


Il a raconté son histoire au biographe, des clous dans la bouche : trop malade pour aller à l'école, il apprit à lire et à écrire avec des clients de cafés. Ensuite il a lu et médité des grands philosophes et écrivains. 

Pendant l'Occupation 
la police était sur le point d'arrêter son assistante juive...

quand un ami persuada un fonctionnaire français de le rencontrer. L'entretien a mal commencé, l'officier disant que la Gestapo avait déjà le dossier. Arnault était si tendu qu'il tirait les pétales d'une fleur dans un vase sur la table, murmurant une déclinaison latine, « rosa, rosa, rosam... ». L'officier lui a demandé s'il connaissait le latin et dans l'affirmatif, l'a testé en récitant les commentaires de Caesar. La conversation a continué en latin, et l'assistante a été sauvée. 

Nous revenons à Arnault ici.
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Un deuxième quartier asiate, plus petit et plus nouveau que celui du XIIIe

Une chorale asiate à une Fête de la Musique

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En approchant du carrefour...



 Jaber 
 

Un café pour le slam
Culture rapide 
103 rue Julien Lecroix (coin de la rue de Belleville)


Graffiti




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À l'ancienne intersection de « la Courtille », 
un panneau mentionne les tavernes et la Descente, 
en omettant leur aspect subversif :


Au carrefour, tournez à gauche.

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