YES ! EN MONTRANT LE CRUCIAL ET ÉFFACÉ
La façon dont les récits historiques, les livres sur Paris, les musées, les manuels scolaires, les panneaux historiques etc. montrent Paris contient des omissions majeures. * Les souligner conduit à revoir une grande partie du passé français, à regarder Paris autrement et à devenir conscient d'une mésinformation courante et rarement reconnue.
* Pour un lien vers les pages qui montrent ils déforment, minimisent ou simplement effacent des cataclysmes, cliquez.
Le mariage de Sainte Ursule de Cristovao de Figueiredo, vers 1525 / zoom
Des musiciens Black des siècles avant qu'on ne les attendent
...et fait émerger des bizarreries
- Les insurrections parisiennes, endémiques pendant une grande partie du XIXe siècle, ont contribué à former le monde actuel. Mais :
- On croit souvent que ces personnages iconiques prennent la Bastille (en 1789). En fait, la Révolution de 1830 inspira le tableau : elle termina ce que la Révolution française avait commencé — laisser le capitalisme éclore en renversant les noble — mais ce lien est généralement effacé, comme l'est la mention du capitalisme lui-même
La Liberté guide le peuple de Eugene Delacroix, 1830-1831 (détail : pour l'œuvre complète, cliquez ici et pour quelques unes de ses innombrables adaptations, ici.
- Le vaste espace du XIXe siècle devant Notre-Dame rend l'église plus petite et moins imposante qu'aux époques où les maisons se blottissaient autour d'elle. Construite après la première insurrection ouvrière consciente (en 1848), le vide permettait d'assembler des troupes pour réprimer des bouleversements à venir. On n'en dit rien
- Ces visiteurs ne regardent pas le panneau. Tant mieux : il substitue un drame imaginaire à l'éclatement d'une insurrection et d'une guerre civile (la Commune de Paris en 1871)
Etc.
Ces pages soulignent aussi des énergies actuelles largement ignorées
- Au centre historique la créativité et la qualité qui ont tant contribué à la célébrité de la ville a presque disparu, comme montré ici et ici. La bouillante inventivité se concentre sur les périphéries, où des loyers (presque) abordables attirent des artistes en tout domaine...
À suivre |
Cortège à La Goutte d'Or, à l'extrémité nord de Paris
Paris Bossa Nova / François Bibonne |
Musique dans un cellier du XVIIIe siècle, à la frontière sud-est
À suivre |
L'atelier d'une créatrice de bijoux fantaisie à Ménilmontant, loin à l'est
- ...où des initiatives importantes sont lancées, tels un centre pour les cultures mondiales et urbaines à La Goutte d'Or méconnue et un festival de dix jours d'arts non formatés au 13e ignoré...
- Et où l'énergie des immigrés fleurit
Les coiffures et les barbes que portent les jeunes du monde entier viennent des quartiers Black (cliquez ici et sur les pages qui suivent). Pour les musiciens de rue, installez-vous sur une terrasse de café de la rue Doudeauville à La Goutte d'Or un samedi après-midi...
Pour la couleur qui illumine des sobres rues parisiennes, promenez-vous dans le plus important « Chinatown » d'Europe.
La plupart des média et le tourisme se désintéressent de cette vitalité : en tant que guide de Paris et membre de son Office du Tourisme pendant sept ans, je sais ce dont je parle.
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Ce "blook" — book-blog — est basé sur ces prémisses :
- Les récits sont inévitablement subjectifs, puisqu'on doit faire un choix de faits. Mais certains sont beaucoup plus sensés que d'autres.
- La plupart des historiens soulignent des individus, le hasard ou des détails. Ils ignorent rôle des forces économiques, telles la montée du capitalisme rendant la fin de l'Ancien Régime inévitable. Donc...
- Ils ne montrent pas comment les institutions, les lois et les coutumes émanent de l'économie, renforçant les élites. Par exemple, en France jusqu'au milieu du du XVIIIe siècle la supériorité intrinsèque des nobles semblait une évidence, car tout aspect de la vie renforçait cette croyance. Prenez les exécutions : les roturiers étaient pendus, les nobles décapités. Notre propre mot « noble » pour indiquer ce qui est supérieur est une trace de cette époque.
- Ils éliminent un outil pour comprendre nos propres sociétés — et correctement identifier l'adversaire.
- Les historiens sont généralement inconscients de leur parti pris conservateur. L'accent sur les forces économiques — les bases tangibles par lesquelles les populations gagnent leurs vies — est disparu aux États-Unis avec la Guerre Froide * et en France avec la montée des multinationales dans les années 1980.
* Américaine, je l'ai rencontré pendant une année d'études à la Sorbonne, à une époque où la gauche était puissante et ce point de vue courant. Mes cours d'histoire aux USA ne l'évoquaient pas.
- La vue du passé est une façon de plus de renforcer le statu quo — donc les dirigeants. Comme la croyance d'autrefois dans la supériorité inhérente des nobles, elle semble une évidence.
* Le tumulte causé dans certaines parties des États-Unis par l'idée que le racisme sous tend des lois et des institutions (le Critical Race Theory), montre la méconnaissance d'une telle analyse aussi bien que le défi politique qu'il implique.
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Les omissions qui viennent d'être mentionnées défient la volonté des multinationales de de maximiser leurs profits en transformant les populations en consommateurs interchangeables
Pub survolant un carrefour au centre de Paris en 2022 |
Persuader les gens que les achats les rendront heureux facilite aussi leur contrôle. Surtout s'ils sont isolés : la plupart des pubs montrent des personnes seules, peut-être des couples, rarement des groupes.
Cela ne veut pas dire que les seigneurs de notre époque décident cyniquement quoi commander (bien que cela arrive, et les pubs sont étudiées bien sûr). Ils croient dans la mentalité qui les renforce, et sont aussi inattentifs aux omissions que ne l'est le public.
Les faire remarquer pour Paris transcende cette ville particulière : elles paraissent dans leurs grandes lignes partout où règne le capitalisme mondialisé, et en être conscient combat une manipulation d'autant plus puissante qu'elle est sincère
Pour les liens vers la désinformation général, cliquez.
Si vous trouvez ce message utile, transmettez le blook ! *
* Si par Facebook, dire que la publication est de Paris un autre regard intéressera peut-être, tandis de dire que c'est de Catherine Aubin n'intéressera pas du tout.
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Je me présente
J'ai grandi dans une petite ville près de New York, où Maman ressortait par son accent français et son élégance parisienne. Indifférente aux équipes sportives, aux pom-pom girls et détestant Elvis Presley, elle m'élevait à la française. Les coutumes de notre « hometown » et de Paris étaient si différentes ! Confronter deux vérités conduit à réfléchir.
Passant une année à la Sorbonne, j'étais captivée par l'histoire française, que je comprenais comme une série d'exploits d'individus dans un contexte largement politique. Mais un jeune homme rencontré en attendant un cours pensait autrement : pour lui, les événements, les habitudes, les croyances n'étaient compréhensibles qu'étant placés dans leur contexte économique. « Et cela », a-t'il dit, « vient de Karl Marx ».
Ma fascination pour Paris a duré plus longtemps que notre mariage et je vis depuis lors dans cette ville magnifique.
Mon père était professeur, et je me dirigeai vers l'université (licence Vassar, maîtrise Harvard, doctorat Columbia, toujours en histoire). Mais enseigner dans les facultés françaises sans diplôme français était impossible à l'époque. Je suis donc devenue guide en tourisme, et ce blook en est la suite.
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Un souvenir
Vers 1955, une tante française, Magda Trocmé,
que mon père appelait « Ouragan Magda »...
pendant une tournée de conférences est venue nous rendre visite dans notre bourgade du New Jersey. Avec son mari, le pasteur André Trocmé, elle était une pacifiste anti-nazi connue, et après la guerre était critique de la politique de Guerre Froide du Président Eisenhower. Mon père, un anglo stoïque, se retirait après le dîner, laissant Maman et Tante Magda « discuter ».
J'écoutais du haut de l'escalier, et me souviens du plaisir avec laquelle elles échangeaient des idées, sans s'attendre à persuader (bien que la discussion a peut-être nuancé leurs points de vue très affirmés).
Il y a un espace pour des commentaires à chaque fin de page,
et j'aimerais connaître votre avis.
Les critiques politiques sont bienvenues.
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Merci...
D'abord à Henry Aubin et à Carolyn Ristau pour leurs critiques inestimables, à Claude Abron pour des années de prises de vue et à Harald Wolff pour ses dessins
Et aux amis qui ont aidé directement :
- Par leurs photos, Baroness Danuté, Béatrice Genaudeau, Joëlle Finkpon, Bill Knight, Alain Leiblanc, Cyprian Leym, Camille Mazoyer, Carlton Perrett, Elisabeth Rawson, Ramsay Casadesus Rawson, Carolyn Ristau, Jeannine Sike-Ngangue, Stefan Seiler, Felix Sinpraseuth, Pamela Spurdon, Monique Wells, Jeanne Wikler et Irina Zwerger.
- Pour des informations : pour l'histoire militaire Marc Ambroise-Rendu ; pour son introduction à la "Coulée verte," Paule Girardeau ; sur les quartiers, les monuments et l'histoire, Pascal Payen-Appenzeller ; pour des détails obscurs mais importants sur les monuments, Philippe Schmitt-Kummerlee.
- Pour l'informatique, Tony Khosravi, Dong Truong Dang et Ramsay Casadesus Rawson.
- Pour les corrections de français et des conseils, Paule Girardeau, André Maisoneuve, Marc Ambroise-Rendu... (ces corrections ne sont pas terminées, les textes ayant évolués).
Ainsi qu'à ceux dont les photos ou dessins viennent de l'Internet :
Photos : Pierre Benite, Luc Boegly, Sigismond Cassidanius, Mathew Fraser, Corey Frye, Juan Francisco Gonzalez, Philippe Guignard, Laurent Grandguillot, Jebulon, Daniel Jolivet, Laurence Krongelb,Thibault Le Hégarat, Pavel Krok, Stephane Lagoutte, Daniel Lainé, Brian Lin, Bernard Matussière, Baudouin Mouanda, Richard Nahem, François de Nodrest, Andrea Notte, Paris Zigzag, Alexander Sarlay, Hanna Romeo, Tangopaso, Ralf Treinen, Jan Wenner et Zig Zagueur.
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Détails
- « Zoom » sous une image permet de la voir élargie sur le web en cliquant, avec les informations officielles. Quand il n'y a pas d'informations je le dis.
- Des images modernes sont créditées à l'artiste ou au photographe. Les photos sans crédit sont les miennes.
- Pour les informations historiques je cite la source, et les n°s de pages pour des informations que vous pourriez vouloir vérifier.
- Publicités, vitrines, arts de la rue, coiffures, expositions etc. évoluent. Quand pertinent, je dis quand les photos ont été prises.
- Ce blook a commencé en 2012 et évolue toujours.
Ce blook est écrit aussi pour des étrangers,
ce qui explique des phrases telles
« quand ils prennent la Bastille, en 1789 »...
En tant qu'Américaine
je compare quelquefois la France et les États-Unis,
mais ces pages s'adressent à tous.