lundi 11 mai 2015

À NOTRE-DAME, LA RÉPRESSION REMPLACE L'ÉTERNITÉ


LA GÉANTE ESPLANADE HAUSSMANIENNE A EFFACÉ LE QUARTIER MEDIÉVAL ET DILUÉ LE MESSAGE CHRÉTIEN*

*Comme expliqué dans Notre-Dame of Paris de Allan Temko en 1957, un classique, mais pas à ma connaissance aujourd'hui.

Situé entre Saint-Michel et l'Hôtel de Ville — donc au cœur du réseau militaire — le parvis couvre presque un hectare, et le construire fait partie des premiers chantiers.

Des maisons blotties autour de l'église obligeaient d'approcher la façade et de lever les yeux pour voir l'l'édifice colossal, qui surgissaient alors au dessus de la vie quotidienne pour rappeler l'éternité, l'impression que ses constructeurs ont voulu :

Grez images de synthèse
L'espace originel hébergeait un marché, des spectacles religieux et les condamnés y demandaient pardon avant leur exécution, mais était petit.

Gravure élargie à l'Hôtel-Dieu (voir la page qui suit)
L'espace a été élargi au XVIIIe siècle, mais il restait minuscule en comparaison avec sa taille actuelle.

  

L'espace haussmannien conduit à voir la cathédrale de loin. Alors il semble plus petit et moins imposant, et le rappel d'éternité s'efface :


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L'explication officielle  éliminer un bas quartier, source de crime et d'épidémies, et obliger la population à se déplacer vers
les périphéries plus saines :

 Les Mysteries de Paris de Eugène Sue,1843, couverture par Jules Chéret, 1895 / zoom
En arrière-plan, les tours de Notre-Dame

Certes. l'Île de la Cité était un cloaque si notoire que ce premier roman à traiter du crime à Paris y situe sa première scène. Mais la pauvreté était partout, sauf à l'ouest fortuné.

Les vraies raisons pour créer ce vide :

  • Se débarrasser d'une population incontrôlable.

  • Accueillir l'armée si le quartier Latin se soulève de nouveau :

Barricade à la rue Soufflot, 25 juin 1848 par Horace Vernet, vers 1850 / zoom

En arrière-plan est le Panthéon
symbole du quartier Latin turbulent,
avec la transformation du parvis
il est à la portée des canons. 

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