vendredi 29 novembre 2013

UN LIEU OÙ ON SUPPRIME LE PASSÉ

 4.4.1. Un lieu où on supprime le passé


UNE ENSEIGNE DIT « PLACE DE LA COMMUNE », 
L'AUTRE, QUI RACCONTE LE PASSÉ, L'IGNORE :
LES DEUX DISPARAISSENT
(EN 2023) 

Place de la Commune ★, Histoire de Paris ★ 

L'association Les amis de la Commune érigea l'enseigne en 2015 (il est honorifique, pas une adresse postale). Le panneau est plus ancien, mais puisqu'on ne l'adapte pas le contraste perdure.
 
En bref

  • Une place fantôme 
  • Des combats acharnés 
  • Combattants communards
  • Un dernier mot sur les panneaux

*    *    *

Suite,









jeudi 28 novembre 2013

UNE PLACE FANTÔME


POUR LE PANNEAU HISTORIQUE,
DES FAITS SECONDAIRES
MASQUENT L'ESSENTIEL 


  
Des noms, un ballon
et des chiffonniers idéalisés
remplacent la guerre civile

Histoire de Paris
La Butte-aux-Cailles

« Pierre Caille a acheté en 1543 un coteau planté de vignes dominant la Bièvre. Il laissera son nom à ce petit terrain agricole, dont l'histoire est à peine bouleversée par l'atterrissage forcé du premier aérostat portant le marquis d'Arlauder et Pilâtre de Rozier en 1783 [érudition inutile]. La butte est alors couronnée de moulins. L'un d'eux subsiste sur cette placette jusqu'aux années 1860. L'on y creuse aussi des carrières de pierres et de glaise. Entre la Révolution de 1848 et la Grande guerre, la Butte aux Cailles est colonisée par des chiffonniers et des ouvriers de cuir. Le village sans église se peuple de fermes, d'ateliers et de commerces dans un esprit de convivialité et de liberté. » [Idéalisation]


La réputation réelle (en 1909)

« Très peu de Parisiens, assurément, connaissent la Butte-aux-Cailles. C'est très loin, très loin, passé la place d'Italie, au diable dans ces régions où l'on ne va pas, dont on a vaguement entendu parler comme de quelque chose existant à peine.

On se sent dans le désert, avec la crainte de rencontrer quelques-unes de ces bêtes fauves à face humaine, qui, bien plus redoutables que les lions et les tigres, grouillent dans le dessous des grandes villes» 

-- Les apaches de la Butte-aux-Cailles
dans « Le caporal » par Lucien Victor-Meunier, 1909


L'art de la rue est rarement politique
mais ici il l'est vigoureusement,
pour contredire l'effacement officiel  

La place de la Commune en 2017

« Liberté aux prisonniers politiques » et à gauche« Mumia, 30 ans déjà » 

Le même lieu en 2023 

Un discret auto-collant
remplace les panneaux disparus




Son état d'esprit continue  
en suivant la rue



Peinture au dessus de l'épicerie


Léo Ferré, poète et chanteur très aimé à gauche



Quoi que soit l'explication
de la disparition des panneaux,
l'expression de l'histoire mystificatrice
ici ne passe pas. 

*     *     *
Suite :
Des combats acharnés








mardi 26 novembre 2013

DES COMBATS ACHARNÉS


L'HAUTEUR QUI DOMINAIT LA RIVE GAUCHE *
QUAND LES MAISONS
ÉTAIENT BASSES OU NON-EXISTANTES, 
DEVIENT LE LIEU DE LA BATAILLE
LA PLUS SANGLANTE  

* La Butte-aux-Cailles

Le choix versaillais 
montre son importance :
Ses forces six fois plus nombreuses
sont repoussées à quatre reprises 
-- Récit de Lissagary

             L'Observatoire vu de la Butte aux Cailles de Jean Millet, vers 1710 / zoom
« Une perspective digne de ravir le voyageur le plus blasé [...] la magnifique coupole du Panthéon, le dôme terne et mélancolique du Val de Grâce, domine orgueilleusement toute une ville ... de là, les proportions des deux monuments semblent gigantesques [...] à gauche, l'Observatoire paraît comme un spectre noir et décharné [...] puis, dans le lointain, l'élégante lanterne des Invalides flamboient entre les masses bleuâtres du Luxembourg et les tours grises de Saint-Sulpice [...]»
-- La femme de trente ans par Balzac, 1842

Pour éviter les barricades
à la manufacture des Gobelins
l'armée avance par les isles de la Bièvre,
bien que ce chemin oblige
d'escalader la butte 

       Zoom (déroulez la page) 

Ils commencent la montée...


Parc René Le Gall
Le parc est construit sur des ilots élargis.

...prennent un sentier... 


...traversent ce qu'était alors un chemin...  

Le boulevard Auguste Blanqui 

Il joint la porte et la place d'Italie, où étaient la Mairie et la prison où les moines seraient bientôt massacrés.

...et escaladent la colline,
la prenant vers 16h  




Les mille survivants communards
se retirent à la rive droite en bon ordre
dont ils se dispersent
pour défendre leurs quartiers.

# # #

Ce sommet est à cinq minutes
de la place de la Commune...

Le jardin Brassai

...où la population terrifiée
entendait les cris et le coups de feu
 du combat.

*    *    *

Suite, 









vendredi 22 novembre 2013

COMBATTANTS COMMUNARDS

 


« LA RAGE SEULE COMMANDE CES DÉMONS » : 
LE  LÉGENDAIRE 101e BATAILLON

Tous des enfants
du XIIIe ou du quartier Mouffetard, *
indisciplinés, rauques,
ils ne connaissent qu'un ordre, 
celui de marcher en avant et, 
à peine sortis du feu,
il faut les y replonger. 
  -- Lissagary

La bataille de la Butte aux Cailles perdue, 
le général, Walery Wroblewsky,
refuse de devenir commandant
de ce qui reste des troupes communardes,
et continue comme simple soldat 

Mosaïque au siège de Les amis de la Commune

Jeune noble polonais, exilé pour avoir participé à l'insurrection polonaise de 1863, il gagne sa vie à Paris en allumant des réverbères, puis devient ouvrier typographe.

Il s'enfuit en Angleterre. Avec l'aide de Marx, d'Engels et de l'émigration polonaise, il monte une petite imprimerie et publie le livre de Lissagary. Il revient en France en 1885. Il y meurt démuni (en 1908). 
-- Article non signé de Les amis de la Communen° 33, 2008 

le commandant du bataillon

Photo de couverture,
Éléments pour une histoire de la Commune dans le XIII arrondissement
par Gérard Conte, 1989

Marie Jean-Baptiste Sérizier porte sa casquette hardiment de côté, s'appuie sur son épée et regarde la caméra avec intensité. 

Un tanneur communiste
actif dans les associations ouvrières du 13e misérable,
il fanfaronne, boit, bat sa femme 
et en tant que soldat 
est extrêmement courageux et efficace.

*     *     *

lundi 18 novembre 2013

UN DERNIER MOT SUR LES PANNEAUX


UN PANNEAU QUI CONCERNE
LE COMBAT POUR LA BUTTE 
NOMME ENFIN LA COMMUNE...

Mais des erreurs,
l'habituel détail sans pertinence
et l'invisibilité annulent 
cette honnêteté relative


Histoire de Paris
Communards de la Butte-aux-Cailles

« Après le siège de Paris la ville doit capituler le 27 janvier 1871. Le gouvernement réfugié à Versailles tente de rétablir l'ordre [inexactitude significative*à Paris tenu par la Commune. La Butte aux Cailles, alors peu habité, et dont les fortes pentes dominent la rivière de la Bièvre, est le théâtre de luttes sanglantes le 25 mai. Les fédérés y ont leur quartier général [erreure **]... 

 [...] et leur chef, Wroblewski, défend ses approches par les embuscades et des tirs d'artillerie légère. 

Les Versaillais sont plusieurs fois repoussés mais en fin de journée, ils tiennent la place d'Italie   alors place Émil Duval, conseiller et général Communard fusillé en avril [sans pertinence *** puis la butte    tandis que de nombreux insurgés gagnent la rive droite de la Seine. »


* Rétablir d'ordre : un euphémisme pour reprendre le contrôle. Paris était exceptionnellement calme.

** Leur quartier général était à la manufacture des Gobelins. Contourner ses barricades explique l'arrivée par les îles de la Bièvre, donc la terrible escalade par la pente raide de la colline.

*** Emil Duval : des informations qui n'ont rien à voir avec le combat pour la butte. 

# # #

L'emplacement du panneau
le rend imperceptible


  • Si sur la rue comme la plupart des autres panneaux on le remarquerait...  


  • ...mais posé dans le passage qui conduit à la colline, on ne le voit qu'en prenant ce couloir peu fréquenté



Ignorance et non-pertinence comme ailleurs,
 invisibilité en plus.

Fin de cette section.

*    *     * 
La prochaine section,