mercredi 30 mars 2011

V. 1. 2. SPONSORS, ARGENT ET LIBERTINAGE

 5.1.2. Sponsors argent et libertinage

NOTRE GUIDE MARCHE À GRAND PAS
PAR UN PASSAGE VIDE
VERS CE QUI RESSEMBLE 
À UNE PORTE MURÉE 

Cyprian Leym

En bref
  • Les « abonnés » qui financent les spectacles
  • Le ballet, une tradition de la cour française
  • Millionnaires et ballerines
  • « La petite danseuse » de Degas
  • Un plafond décoré par une orgie
*      *      *

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mardi 29 mars 2011

FINANCER LES SPECTACLES : LES « ABONNÉS »


LES HOMMES LES PLUS RICHES DE PARIS 
FINANÇAIENT LES SPECTACLES
EN RÉSERVANT LES PLACES 
LES PLUS CHÈRES

Ces célèbres « abonnés » 
pouvaient les utiliser pour
leurs familles ou des visiteurs de province,  
le mardi, mercredi ou vendredi pendant un an...  

By Honoré Daumier

 ...mais l'attrait principal de l'abonnement  
était de dîner dans un salon privé 

Les magnats y accédaient
par une entrée créée pour eux seuls,
ayant laissé leurs voitures 
dans l'immense vide qui l'entourait. 



Ce qui semble des toits couvrent les tables du restaurant actuel.


Ces dîners permettaient aux dirigeants
de l'industrie, du commerce et de la culture
d'établir des relations, entre eux
et avec la noblesse la plus vénérable,
dans un contexte aussi intime et exclusif
que celui d'un salon. 

Ils se passaient en attendant la fin du ballet
qui suivait le second acte.

Mais avant d'expliquer...
*     *     *

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lundi 28 mars 2011

LE BALLET, UNE TRADITION DE LA COUR FRANÇAISE


IL COMMENCE COMME UNE PROCESSION CONDUITE PAR LE ROI ET LA REINE, ET DEVIENT UN ASPECT DE LA COUR RITUALISÉE
(VERS 1560)...

     Le Ball de Abraham Bosse, 1634 / zoom
Louis XIII et Anne d'Autriche ont les rôles principaux...

Maurice Leloir dans Richelieu de Théodore Cahu, 1901, une histoire de France pour enfants 
...ou regardent.

Louis XIV, un excellent danseur, établit sa première école et commande qu'un ballet soit inséré à la fin du second acte de tout opéra produit à la cour 

Vu dans les films L'homme au masque de fer de Randall Wallace, avec Leonard Dicaprio comme Louis, 1998, et Le Roi danse de Gérard Corbiau, 2000

Ces danses continuent à la cour jusqu'à la fin de l'Ancien Régime

La Princesse de Navarre de Nicolin Cochin, 1745 / zoom

# # #
  
L'Opéra continue cette tradition, un ballet ayant lieu après chaque deuxième acte 



Les danseuses de Degas sont toutes des « filles de l'opéra », 
Paris n'ayant pas d'autre ballet




Ces entr'actes sont le lien
 entre les danses de cour et celles de cabaret,
qui aussi ont commencé à Paris.

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vendredi 25 mars 2011

MILLIARDAIRES ET BALLERINES


ENTRETENIR UNE DANSEUSE,
UNE SOURCE D'IDENTITÉ, 
DE PRESTIGE ET DE CRÉDIT

 « ...Monsieur Leuwen, 
le riche banquier qui entretient 
mademoiselle des Brins, de l'Opéra...»
-- Lucien Leuwen par Stendhal, 1834

Le deuxième acte terminé,  
les abonnés rencontrent 
les danseuses en coulisse,
ou dans une salle 
spécialement créée à cet usage

Les Coulisses de l'Opéra par Jean Béraud, 1889, Carnavalet

  •  L'idéalisation de ces rencontres a contribué à la célébrité de Paris pour le libertinage de luxe

Le Foyer de la Danse, archives de l'Opéra 
La salle « est destinée à servir de cadre aux gracieux essaimes de ballerines... on dirait un kaléidoscope quand elles s'entremêlent de mille et mille manières. » 

-- Charles Garnier
  • Vu par Degas

À l'exposition Degas à l'Opéra" au musée d'Orsay

# # #

Ces ballerines, 
« l'élite des plaisirs parisiens »

  • « ...sa mère, comme j'ai appris depuis, à mon horreur, était une danseuse à l'Opéra » 
-- Dit de Becky Sharp, l'aventurière de La Foire aux vanités, 
par W.M. Thackeray, Londres 1848


Par Degas

  •  « C'est ma danseuse... » 
L'expression évoque une activité qui exige d'immenses ressources ou efforts, et ne donne rien en retour. Elle se réfère aux demandes exorbitantes des danseuses.

De milieux humbles, généralement illettrées, les ballerines n'ont laissé aucun témoignage et nous les connaissons que par les hommes qui les méprisaient.

Elles les méprisaient en retour. Le ruban noir de la jeune femme ci-dessus rappelle le collier de chien, c'est-à-dire, « Nous savons ce que vous pensez de nous. Nous ne vous aimons pas non plus ».
-- Nadège Maruta, 
chorégraphe et historienne du french cancan, communication personnelle

  • La vengeance de danseuses et de courtisanes : « À chaque bouchée, Nana dévorait un arpent... 

Elle passait, pareille à une de ces nuées de sauterelles dont le vol de flamme rase une province. Elle brûlait la terre où elle posait son petit pied. Ferme à ferme, prairie à prairie, elle croqua l'héritage ... comme elle croquait entre les repas, un sac de pralines posé sur ses genoux ... mais un soir, il ne restait qu'un petit bois. Elle l'avala d'un air de dédain, car ça ne valait même pas la peine d'ouvrir la bouche. »
-- Nana par Émile Zola, 1880

La coutume commence son déclin
quand les « filles de l'Opéra »
font grève avec le reste du personnel,
et obtiennent des salaires décents (en 1912) : 
Des lettres furieuses d'abonnés
montrent que beaucoup d'entre elles
refusent alors ce « mécénat ».

Il disparaît quand Jacques Rouché,
un protestant austère devenu directeur,
supprime les privilèges des abonnés 
en finançant les spectacles lui-même.
(Années 1930) 
-- Pascal Payen-Appenzeller,
 historien de Paris, communication personnelle

Quand Rouché vient au bout de ses ressources,
l'État prend la relève.
(En 1939)

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samedi 19 mars 2011

« LA PETITE DANSEUSE » DE DEGAS



LES BALLERINES 
MONTAIENT SUR SCÈNE À 13 OU 14 ANS
ET LEUR ENTRAÎNEMENT COMMENÇAIT À SIX OU SEPT :
AINSI COMMENCE LA DÉBAUCHE 
D'UNE HÉROÏNE DE BALZAC 
-- Splendeur et misère des courtisanes

Leur trottinement rappelait celui des rats
et on les appelait des « petits rats »  

Par Degas
 Remarquez l'homme à gauche et l'échange de regards.


La pédophilie,
tolérée
Au Palais-Royal, Internet, sans d'autres informations

« La petite danseuse, quatorze ans » :
Pour Degas,
le front bas et la mâchoire saillante
étaient simiesques,
des signes de dégénération
et de criminalité latente


Internet, photographe non nommé
La statue est d'abord exposée dans une vitrine, comme un spécimen.

« Le museau vicieux de cette adolescente, cette petite fleur de la gouttière, marque sa figure avec la promesse détestable de tous les vices. »
--  Critique cité dans Les Filles Peintes par Cathy Marie Buchanan, 2013,
 un roman sur le personnage réel, basé sur des faits (en anglais)


Les communards : 
« Si vous ne voulez pas que vos filles
soient des instruments de plaisir
 de l'aristocratie de l'argent,
ouvriers levez-vous ! »
-- Cité dans Paris Babylon par Rupert Christiansen, 1994

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mercredi 16 mars 2011

UN PLAFOND DÉCORÉ PAR UNE ORGIE


DES NYMPHES SÉDUISENT DES SATYRS
SOUS LE REGARD DE BACCHUS, *
DANS UN DÉCOR
QUI COUVRE LE PLAFOND ENTIER 
DU SALON DES ABONNÉS
-- La fête de Bacchus par Georges Clairin

* Dieu de la débauche

Internet, photographe non nommé




Fin de cette section.

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