vendredi 28 février 2014

IV.3.2. UNE FRATERNITÉ QUI A RÉUSSI

MENU : 4.3.2. Une fraternité qui a réussi

LA DÉFAITE DES COMMUNARDS
EST VENU DES 100,000 PRISONNIERS DE GUERRE
QUE BISMARCK A RELÂCHÉS

Ils avaient des défauts et ont fait des erreurs,
mais en mobilisant les pauvres
et en surmontant des terribles handicaps
ils laissent un exemple à méditer

La barricade de la place Blanche défendue par des femmes, inconnu, sans date / zoom
Musée Carnavalet, non exposé

En bref

  • Les parias prennent leurs vies en main 
  • La Commune réussit 
  • La Commune aujourd'hui  
  • L'association Les amis de la Commune de Paris 
  • La Garde décrit le bon élu
*     *     *

Suite,
Les parias prennent leurs vies en main








jeudi 20 février 2014

LES PARIAS PRENNENT LEURS VIES EN MAIN


DES PERSONNES QUI D'HABITUDE 
RESTENT À L'ÉCART
SE MOBILISENT POUR LA COMMUNE 

Les Mystères de Paris par Eugène Sue, 1844

Ces piliers de taverne 
ne s'organisent pas car anciens paysans,
la ville leur semble incompréhensible.

  • Ils se sentent désarmé, dépendants et inférieurs.  

  • Des palliatifs sont la sociabilité et de vivre au présent, surtout à la taverne.  

  • Le sens de l'honneur peut remplacer l'absence de biens matériels, et exiger  la réparation pour des insultes renforcer l'ego. 

 -- La culture de la pauvreté par Jeffrey Kaplow, « Le nom des rois », 1972 (en anglais),
 facteurs du XVIIIe qui sont restés actuels

  • Les souvenirs de révoltes paysannes conduisent à participer dans les brèves insurrections urbaines, pas à une organisation à long terme.  

Mais :

-- Vallès

  • Des femmes de milieux modestes s'engagent. Ici, une femme du peuple conteste une oratrice bourgeoise. Une autre exhorte une maman qui tient un bébé

Une séance du Club des Femmes dans l'église Saint-Germain-l'Auxerrois par Frédéric Lix  (« Le Monde illustré » du 20 mai 1871) / zoom
-- Le musée Carnavalet, non exposé

  • Quand la dernière barricade de Belleville est prise Jules Vallès s'enfuit, mais personne n'ose le cacher. Il tombe sur « une cantinière, en grand uniforme complet, superbe créature de vingt-cinq ans, le buste riche et la taille fine dans sa cuirasse de drap bleu : 'Voyez, j'ai quinze entamés. Vous passerez pour leur médecin.' » Elle lui attache un tablier blanc, lui fait une omelette et lui laisse son wagon.

Pour la suite, cliquez.


Rapportage sur la Garde nationale / zoom (déroulez la page)

 

  • Un père enrôle son dernier fils : « Prenez donc, citoyen, le dernier de mes fils,  je l'offre de tout cœur à la patrie républicaine ... placez-le dans le bataillon de votre choix et vous me rendrez mille fois heureux. »
-- Lissagary, citant la lettre d'un garde du 13e,
dont quatre fils plus âgés se battent déjà : Appendice IV.
On trouve régulièrement des témoignages similaires.

Un signe irréfutable 
de l'engagement des pauvres : 
Bien que la moitié de la police 
soit partie à Versailles
et les rues soient peu éclairées,
il y a très peu de crime. .*
 -- Le Révérend William Gibson remarque la sûreté des rues la nuit
comme le font d'autres Américains, bien qu'ils s'opposent à La Commune :
 Paris Babylon et l'histoire de la Commune de Paris par Rupert Christiansen, 1994 (en anglais)


Vingt ans plus tard, 
les ouvriers apprendront à se défendre 
par la discipline, la camaraderie
et la confrontation avec le patron,
donc avec l'industrialisation.

Mais les déshérités de La Commune
s'organisent spontanément une génération avant
que les conditions tangibles s'y prêtent.

*     *     * 









lundi 10 février 2014

LES VICTOIRES DE LA COMMUNE


ELLE FAIT FONCTIONNER
LA PLUS GRANDE VILLE DU CONTINENT
(UN MILLION ET DEMI D'HABITANTS)
TOUT EN PRESQUE IMMÉDIATEMENT
 ÉTANT EN GUERRE

   La lutte entre les Fédérés et les troupes régulières à l'ouest de Paris de Michel Charles Fichot, 1871, zoom
  
Quand trois-quarts des fonctionnaires
partent pour Versailles,
emportant archives, équipement et fonds

La Commune à l'Hôtel de Ville City - La Salle du Trône  
   -- Journal universel
Une activité informelle mais intense. Au premier plan, des hommes dorment sur place. 

Les élus sont des journalistes,
des artisans ou des ouvriers, 
sans expérience gouvernementale
et qui souvent n'ont pas trente ans 

   La presse pendant Commune, Les amis de la Commune
Ils font fonctionner une ville qui ne s'est pas remise du siège draconien, auquel Versailles ajoute un deuxième * et qui est presque immédiatement en guerre. 

* Les Prussiens laissent passer des marchandises comme moyen de pression sur Versailles, mais ce siège est un handicap quand même. 

« Il fallait mener de front la guerre, la révolution, l'administration d'une ville assiégée et répondre aux sollicitations multiples des citoyens. Les hommes d'affaires véreux, les profiteurs n'avaient aucun mal à se glisser dans les files. »

-- Le banquet des affamés par Didier Daeninckx, 2012
Un roman qui suit les sources.

Le « plan de bataille satanique » 
de Thiers :

Sans éclairage, sans eau, des égouts débordants,
des rues entassées d'immondices,
les morts pas enterrés, 
Paris s'effondra sous le poids
du chaos et des épidémies.
-- Jules Andrieu, ci-dessous

Néanmoins :

  • « Je n'ai jamais vu les rues si bien balayées depuis le siège qu'elles ne l'étaient ce matin. » 
-- Le Révérend William Gibson de la Mission Méthodiste,
Paris Babylon par Rupert Christiansian, 1994

  • Théâtres, restaurants, cafés, écoles, universités, musées, recherche scientifique, transports (...) continuent comme d'habitude, sauf que le peuple des faubourgs investit les quartiers bourgeois

Illustrated London News (illustration vendue sur eBay)
Le lampadaire, le balcon et le portail montrent une rue bourgeoise.

     Estampe vendue sur le web
 « Le marchand de volailles au Palais-Royal, sous le régime de la Commune » 
(Il porte l'uniforme des gardes.)

Illustrated London News, zoom
Trois spectacles musicaux sont donnés en même temps aux Tuileries pour secourir les veuves et les orphelins. En arrière fond, le son des canons.  

# # #

Paris survit grâce à
des fonctionnaires dont...

  • Le Chef du Personnel de l'Administration, Jules Andrieuet ses anciens chefs, maintenant ses subordonnés
-- Notes pour servir à une histoire de la Commune,
1871, re-ed. 2016

Jules Andrieu
Il est nommé pour avoir donné des cours du soir à des ouvriers. Bien qu'il ait été en bas de la hiérarchie, ses anciens supérieurs acceptent de servir sous lui pour que les services publiques continuent.

Il travaille seize à dix-sept heures par jour, dort sur un canapé et quitte l'Hôtel de Ville pour des raisons personnelles que quatre fois en cinquante jours.

Comme Louise Michel qui dit, «... ne me couchant, je pourrais dire jamais, je dormais un peu n'importe où, quand il n'y avait rien de mieux à faire ; bien d'autres en ont fait autant », et comme les hommes qui dorment à l'Hôtel de Ville dans le dessin en haut de page.


Témoignage dans Lissagary, Appendice XX, 
et Les services publiques sous la Commune,
ed. Les Amis de la Commune

Albert Theisz
Versailles bloque les communications avec Paris pour nuire à sa reprise et pour empêcher de connaître ses réalités. Pour stopper les communications à l'intérieur de la ville, elle fait emporter les planches d'impression des timbres.  

Ce graveur sur bronze, membre de la Première Internationale, mobilise des auxiliaires pour déposer du courrier à des points que Versailles ne contrôle pas. Ils savent qu'ils seront arrêtés si pris.  

Ils distribuent tout le courrier de l'intérieur de la ville dès le 4 avril, et trouvent une planche pour imprimer les timbres.


# # #
Salaires

  •  5400 francs par an pour les députés, 6000 pour les Délégués (Ministres). 

  • Points de comparaison : ouvriers spécialisés, 1000 par an environ ; le prédécesseur de Theisz, 71,000. (Thiesz lui-même refuse le supplément accordé aux députés.)
-- Les services publiques
# # #

Beaucoup d'employés 

continuent leur travail
malgré le risque.

  • La plupart des employés de la poste restent à Paris (huit cent sur mille environ) sachant qu'ils seront révoqués si Versailles l'emporte.
-- Les services publiques

  • Les pompiers restent aussi, bien qu'ils pourront être fusillés comme déserteurs (officiellement ils font partie de l'armée) : les plus connus le seront.
-- Tombs  

On dit le garde indiscipliné
parce qu'il veut rentrer chez lui,
« embrasser ses enfants,
caresser sa bourgeoise,
avant de plonger dans l'inconnu de la bataille ».
-- Vallès
Il fait généralement son devoir,
malgré l'absence de sanctions
sans précédent :
Au pire, il n'est pas payé.  
-- Tombs  

Laissée à elle-même La Commune
aurait probablement réussi, car :

     •  Ses ambitions étaient locales. Elle souhaitait une fédération de communes, pas un état centralisé.

     •  L'industrialisation était trop nouvelle pour que des partis politiques ou des syndicats étouffent l'énergie de base. 

    •  Elle inspirait l'héroïsme.


« Vive l'humanité ! »
crie le journaliste Jean-Baptiste Millièré,
 forcé de s'agenouiller avant d'être fusillé : 
Des révolutionnaires mentionneront
l'effet de cet appel même longtemps plus tard.

-- Pour le récit de sa mort par un témoin, Lissagary, Appendice XXI

-- Gravure d'après une œuvre Henri de Montaut, qui reçoit la Légion d'Honneur deux mois plus tard.
  Dans L'infâme assassinat de Jean-Baptiste Millière, « Les amis de la Commune » (déroulez la page)

Des figures comme celles-ci contredisent

l'affirmation capitaliste
que la cupidité est intrinsèque à la nature humaine.

*     *    *

Suite,
La Commune aujourd'hui





samedi 8 février 2014

LA COMMUNE AUJOURD'HUI


LA COMMUNE RESTE ENRACINÉE 
DANS LA CULTURE FRANÇAISE 

La chanson « Le temps des cerises »
évoque le bref espoir communard
et sa fin sanglante


Mais il est bien court le temps des cerises
Où l'on s'en va deux cueillir en rêvant
Des pendants d'oreilles,
Cerises d'amour aux robes pareilles


Le temps des cerises par Jean-Baptiste Clément et Philip Dumas, 1990

Cerises d'amour aux robes pareilles,
Tombant sous la feuille comme gouttes de sang...
Mais il est bien court, le temps des cerises,
Pendants de corail qu'on cueille en rêvant !

Enregistrement traditionnel d'Yves Montand
Enregistrement récent (2008), Noir Désir

Le parolier, Jean-Baptiste Clément, communard, a écrit cette chanson mélancolique sur un amour perdu avant la Commune. Après sa défaite il ajouta le vers sur les gouttes de sang et dédia la chanson à « Louise », une ambulancière rencontrée à la dernière barricade, quelle refusa de quitter.  Il refusa toujours des royalties.

L'explosion de cette barricade s'est entendu jusqu'à Versailles. Les communards emprisonnés savaient alors que La Commune est finie.
-- Louise Michel
# # #

Cette BD, avec un abrégé en musique 
(2010 et 2017) 

Le cri du peuple par Jacques Tardi (Castermann, 4 vols, 2001-04) d'après le roman de Jean Vautrin

# # #

La Commune représente l'espoir
d'une démocratie égalitaire et sociale
et reste une source d'inspiration à gauche

     La place de la Commune : à suivre 

 


# # #

La commémoration du 150 anniversaire

  • Dans des quartiers où les combats étaient les plus sévères

Au 20e 

Au 13e

Un affichage de la Mairie du 13e (à la place Jeanne d'Arc, où les communards du quartier ont probablement livré leur dernier combat)


   Ma Commune de Paris
Une évocation du carnage que les constructeurs approuvaient.  

  • Au Mur des Fédérés, où les derniers combattants ont été fusillés



# # #

Un témoignage nouveau et permanent :
La fresque murale avec personnages de six pieds de haut
sur la grille du parc de Belleville,
près du lieu de la dernière barricade
(Depuis 2021)

Budget participatif  2019, par QMRK / Irina Zwerger

jeudi 6 février 2014

L'ASSOCIATION « LES AMIS DE LA COMMUNE DE PARIS »

 

« NOUS ÉTIONS SEULS.
MAINTENANT VINGT AUTRES ORGANISATIONS
NOUS ONT REJOINT »...  

A dit un des bénévoles de cette association
créée en 1882 par d'anciens communards,
revenus d'exile ou de déportation
  

46 rue des Cinq-Diamants,13th
https://www.commune1871.org/

# # #

Une plaque au cimetière du Père Lachaise 
rappel les fusillades

Celle-ci est l'originale.
Endommagée par le passage du temps,
elle a été offerte à l'association
qui l'expose dans son locale



Des bénévoles informent le public 
chaque après-midi de semaine.
Voici quelques visiteurs

 « Je donnerai ceci à ma petite-fille » 
(Le t-shirt montre Louise Michel)

Des militants (un cheminot et un auditeur des comptes de comités d'entreprises)

Leur fête annuelle 
raconte l'épopée

Alain Leiblanc
MC Willard
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