vendredi 29 avril 2016

III.1.1. UN CORTÈGE CHANGE DE ROUTE

Menu: 3.1.1. Un cortège change de route 

COMMENCER LES ENTRÉES ROYALES À LA PORTE MENANT
AUX SÉPULTURES ROYALES RAPPELLE LES ANCÊTRES, ASSURANT UN POUVOIR IMMUABLE.

TRANSFÉRER LEUR DÉBUT À LA PRISON DE LA BASTILLE ANNONONCE UNE AUTORITÉ PLUS MUSCLÉE.
(À PARTIR DE 1610)

Adapté d'un plan de Paris en 1530 / zoom

  • Au Moyen Âge les participants (hérauts, autorités, membres des gildes, troops) se réunissent à la Basilique Saint-Denis où les rois reposent, marchent au long de la voie de commerce et de pèlerinage, et entrent dans la ville par la porte Saint-Denis

Entrée de Charles V à Paris de Jean Fouquet (entrée 1364, illumination vers 1450) / zoom

  • À partir du début du XVIIe siècle, les entrées commencent à la forteresse de la Bastille, à une autre extrémité de  la ville

    L'entrée royale de Louis XIV à Paris, le 27 août, 1660 de Maurice Leloir, 1931 
     
    Les innovations s'étendent 
    au long de ce nouveau chemin.

     En bref

    • D'entrées « joyeuses » à entrée « royales » 
    • Les étapes du cortège 
    • L'empreinte royale fleurit 
    • L'éclipse d'une monarchie
    *     *     *

    mardi 26 avril 2016

    D'ENTRÉE « JOYEUSE » À ENTRÉE « ROYALE »


    LES « ENTRÉES JOYEUSES » MÉDIÉVALES, DES FÊTES QUI UNISSENT LES ROIS ET LEURS SUJETS

    Elles célèbrent des événements royaux tels des couronnements, des victoires, des mariages ou des visites de princes.
    -- Pour une description des entrées parisiennes : Annales, 1986 


    Ce sont des moments heureux : remarquez le fou

     L'Entrée de la reine Isabeau de Bavière à Paris le 22 août 1389, « Chroniques de Froissart » / zoom 

    Des trompettes. Des bannières. Des tapisseries ou des étoffes splendides pendues aux fenêtres. Des querelles de précédence. Des fontaines dont coule le vin.  

    Des haltes pour des spectacles soulignent le fun, et qu'elles se tiennent sur les mêmes lieux, la permanence 

        Zoom (déroulez la page)
    Entrée d'Isabel de Bavière, 1389 


    # # #

    Les changements accompagnent la croissance du pouvoir monarchique  


     L'Entrée de Henri II, roi de France, à Rouen, le 1er octobre 1550, 1557 / zoom

    # # #

    • Au XVIIe on dit entrées royales, il n'y a ni haltes ni  performances car le spectacle est le roi, et les processions commencent à la prison de la Bastille (à partir de 1610). 

    Déplacer le lieu de rencontre de plus en plus loin dans la campagne reflète le nombre croissant de  participants : 

      • En 1610 : l'entrée de Louis XIII (on le montre petit parce qu'il n'a que huit ans), avec la Bastille en arrière plan

     Zoom (déroulez la page)

      • La prochaine entrée (en 1628), qui célèbre la défaite définitive des protestants, s'organise hors la ville (le plus petite colline survole le Belleville actuel).

      Zoom

    # # #

    Pour comprendre l'importance 
    du changement du point de départ,
    revenons au chemin original. 

    lundi 25 avril 2016

    LA VOIE QUI RELIE LES ROIS ET LEURS ANCÊTRES

     
    LA BASILIQUE * SAINT-DENIS ABRITE LES SÉPULTURES DES ROIS (TOUS SAUF TROIS)

    * Basilique : « le roi » en grecque. Une basilique est une église de signification particulaire.

     
    Site web de la Basilique

    En commençant à la porte Saint-Denis la route des entrées 
    joint les tombeaux à Notre-Dame...
    Le cortège funéraire de Marie-Thérèse en 1684 de Adam-François van der Meulen / zoom

    Claude Abron

     
    ...et donc au palais dans son ombre *

    * Jusqu'en 1358, quand le roi fuit la première grande insurrection et s'établit à la forteresse du Louvre, une autre histoire

      Claude Abron

     Terminer à Notre-Dame 
    souligne la sacralité de la monarchie.


    *    *    *

    dimanche 24 avril 2016

    L'IMPORTANCE DE LA BASILIQUE SAINT-DENIS

     
    LA LÉGENDE :
    L'ÉGLISE EST CONSTRUITE SUR LE LIEU
    OÙ LE MARTYR SAINT DENIS,
    MISSIONNAIRE CHRÉTIEN 
    ET PREMIER ÉVÊQUE FRANÇAIS,
    S'EFFONDRE ET MEURT

    Les Romains le décapitent 
    avec ses deux compagnons
    sur la butte Montmartre...
    (vers 250)

      La Crucifixion et épisodes de la vie de 
    Saint Denis, retable de Saint Saint Denis de 
    Henri Bellechose, 1416,  zoom

    La colline est indiquée en arrière-plan.

     Vue de la butte Montmartre (détail) de Lucien Marchais, 1902 / Sotheby's

    Il ramasse sa tête
    et toujours prêchant,
    poursuit le chemin :
    On dit la basilique érigée
    là où il s'écroule enfin,
    autour de laquelle
    s'élève la ville de Saint-Denis

            Adapté d'une carte Google

    Il est toujours montré
    sa tête dans ses mains 


    Le tympan de l'ouest, Basilique Saint-Denis

    Corey Frye
    La façade de Notre-Dame

    Zoom (déroulez la page)
    Abbaye de Saint-Germain, Auxerre

    Église de la Sainte Trinité, Paris 9e (XIXe siècle)  

     Impasse Girardon, 18e (près de la Basilique) / Trip Advisor

    Une statue actuelle 

    # # #

    Derrière la légende,
    des origines tangibles

    • Saint Denis porte sa tête dans ses main : décapiter est difficile et le bourreau peut y arriver seulement après plusieurs tentatives.
    • Les hauteurs sont souvent sacrées.
    • Le chemin était une voie de commerce.
    • Le lieu où ont dit Denis tombé était un cimetière gallo-romain

    Tombeaux gallo-romains près de l'église

    « Montjoie ! * Saint-Denis ! », 
    un cri de guerre des chevaliers français,
    que des royalistes utilisent toujours.

    * Probablement un terme lié à la protection (article en anglais)

     *     *     *

    Suite,
    Saint-Denis et le début du « gothique »










    samedi 23 avril 2016

    SAINT-DENIS ET LE DÉBUT DU « GOTHIQUE »


    « GOTHIQUE »   OU « BARBARE »  
    EST UN TERME DE MÉPRIS DU XVIe SIÈCLE.

    « ARCHITECTURE AUX ARCHES POINTUES »
    ÉVOQUE AUTREMENT 
    LA RÉVOLUTION EN ARCHITECTURE
    ADAPTÉE AUX VILLES NOUVELLES.

    ELLE COMMENCE À SAINT-DENIS 

    -- Cette page adopte les idées de Notre-Dame de Paris par Allan Temko, 1957


    Quand des croisés décrivent 
    des arches vues en Syrie...

    Procession à Jaffa de Gustave Bauenfried, 1890, zoom



    ...on tente immédiatement de les utiliser,
    non pas pour s'élancer vers le Ciel
    que des superpositions permettent déja ...

    Claude Abron
    Angoulême, début du XIIe siècle 

    ...mais parce que leur hauteur permettrait
    l'espace ininterrompu nécessaire
    pour les réunions, les cours, les conférences (...),
    que les villes nouvelles requièrent...

    Conférence à Notre-Dame par Henri Ladordaire, 1845, anonyme / zoom 

    # # # 

    Tentatives

    • Problème : les arches rondes s'écroulent sous le poids des pierres  

    Claude Abron
    Saint-Amand Montron, début du XIe siècle

    • Solution : en se rejoignant aux clés de voûte les arches pointues conduisent le poids des pierres par des piliers jusqu'à la terre... 

    Claude Abron 
    Soissons, début du XIIIe siècle

    • ...tandis que des arcs-boutants soutiennent les murs  

    Saint-Eustache, la dernière église gothique de Paris, 1532-62

    Mais les églises s'effondrent. 
    # # #

    Puis à Saint-Denis, 
    même quand construites 
    autour de la courbe du chevet, 
    les arches restent stables
    (En 1164)



    Internet, no photographer named

    Le chevet, que l'autel sépare du public, est la partie de l'église la plus sacrée. Au Moyen Âge il fait face à l'est vers Jérusalem et le soleil levant, symbole de la Résurrection.

    Les églises géantes 
    s'étendent tout de suite 
    à travers la Chrétienté,
    devenant les symboles des villes
    qui apparaissent partout

     Notre-Dame de Paris de Victor Hugo, ed. 1854

    Spécificités de la civilisation occidentale :
    L'héritage grec, la loi romaine, 
    la tradition judéo-chrétienne...

    Et l'architecture aux arches pointues,
    qui donne à Saint-Denis son importance entière.