jeudi 30 août 2018

II.3.4. « BARBÈS DON'T PANIC »

MENU : 2.2.4. « Barbès don't panic »

LES QUARTIERS D'IMMIGRÉS AU NORD SONT DITS DES 
« NO-GO ZONES », BARBÈS MAGHRÉBIN EN PARTICULIER

De Le Figaro, le principal quotidien conservateur zoom

Voici une autre façon de voir le ruban de commerces musulmans
alignés au long des rails du métro  

Adapté d'un plan Google

En bref

  • Retour au vin non taxé
  • Un métro et un cinéma
  • Vers La Goutte d'Or
      • Les média : peur, exotisme, misère et préjugé
      • Des jeunes (pas très) menaçants
      • Voir par d'autres repères
      *    *    *

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      mardi 28 août 2018

      RETOUR AU VIN NON TAXÉ


      LA CÉLÈBRE MARGINALITÉ DE BARBÈS AU XIXe SIÈCLE 
      ÉTAIT DUE AU MUR D'OCTROI

      Adapté d'un plan Google

      Les Boulevards Extérieurs le remplacent. 

      Le roman L'Assommoir de Zola commence par son protagoniste, Gervaise, cherchant son homme dans la cohue qui entre à Paris par la porte de la barrière

       Le site de la porte d'octroie

       « Quand elle levait les yeux au delà de cette muraille grise et interminable 
      qui entourait la ville comme bande de désert... 
       [soulignement ajouté]

      elle voyait couler, entre les deux pavillons trapus de l'octroi, le flot ininterrompu d'hommes, de bêtes, de charrettes, qui descendaient des hauteurs de Montmartre et de la Chapelle. Il y avait là un piétinement de troupeaux [... ]un défilé sans fin d'ouvriers allant au travail, leurs outils sur le dos, leur pain sous le bras ; et la cohue s'engouffrait dans Paris [...] ».
       -- Histoire située dans les années 1850, publiée en 1877 

      Comme à La Courtille de Belleville le vin coûtait moins cher hors la barrière, conduisant à une contre-culture comparable mais plus large et beaucoup plus connue

             Couverture de La Vie à Montmartre de Georges-Boudet-Taillandier 1897 / zoom
       
      L'industrialisation mena à la pauvreté, donc à des assommoirs, à des bordels...

      L'Absinthe de Degas, 1875 / zoom ; Femmes de maison de Toulouse-Lautrec, vers 1894 / zoom

      ...et à la violence. Gervaise suit de son regard « le mur d'octroi, derrière lequel, la nuit, elle entendait parfois des cris d'assassinés. »

      #  #  #
      Aujourd'hui...

      • Les cabarets et les théâtres se trouvent sans exception du côté nord du boulevard, le côté non taxé du mur. La plupart des fast food, cafés et restaurants s'y situent aussi, leurs lumières éclairant les nuits






      En arrière plan, les ailles en néon du Moulin Rouge

      • Au côté sud, où les taxes rendaient le vin plus cher, il n'y a aucun théâtre et très peu de cafés ou de restaurants, tandis que les sex-shops sont nombreux et spectaculaires

      La plupart des commerces ferment la nuit, laissant ce côté de la rue plus sombre.

      Qu'un grand magasin d'instruments de musique soit dans ce quartier du spectacle est logique. Qu'il soit côté sud, logique aussi.

      L'éclairage vient surtout des sex shops

      Héritiers des bordels, la plupart sont côté sud, les clients aisés étant indifférents au coût du vin

      # # #

      « L'Assommoir », le bar où Gervaise se détruit par la boisson,
      donne son nom à une place à deux pas du métro Barbès,
      c'est-à-dire de la barrière d'octroi


       « L'Assommoir » de André Capellani, 1909 / YouTube

      « Plantée devant l'Assommoir, Gervaise songeait.
       Si elle avait eu deux sous, elle serait entrée boire la goutte 

      Peut-être qu'une goutte lui aurait coupé la faim. Ah ! elle en avait bu des gouttes ! Ca lui semblait bien bon tout de même. Et, de loin, elle contemplait la machine à soûler, en sentant que son malheur venait de là, et en faisant le rêve de s'achever avec de l'eau-de-vie, le jour où elle aurait de quoi. » 

      Elle meurt de delirium tremens.

      # # #

      La place ne se prête plus à un roman
      dont le sujet est la pauvreté et le désespoir,
      car aujourd'hui les pickpockets et les petits dealers
      semblent pâles à côté des assassins
      dont les cris des victimes lancent le roman.

      *    *    *

      lundi 27 août 2018

      UN MÉTRO ET UN CINÉMA

       
      LE MÉTRO AÉRIEN, SYMBOLE DE BARBÈS

      Une banque choisit une photo du métro pour souligner son distributeur.

      Adapté d'un plan de la RATP

      En quittant la station tournez à droite, regardez à travers les barreaux...


      ...et sortez à côté d'un cinéma des années 1920, le Louxor



                                             Zoom

      Le quartier déconsidéré abrite donc deux monuments 
      complètement hors les circuits touristiques.

      *    *    *

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      samedi 25 août 2018

      VERS LA GOUTTE D'OR


      PRENEZ LE BOULEVARD, TOURNEZ À GAUCHE...
      (SUR LA RUE CAPLAT)






      Au carrefour commence La Goutte d'Or, un vaste quartier français et africain

      Des boutiques haut-de-gamme et une cantine où on se croirait à Dakar s'alignent sur cette rue (la rue des Gardes).

      Avant d'y accéder,
      quelques mots de plus Barbès.
       
      *    *    *

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      vendredi 24 août 2018

      LES MÉDIA : PEUR, EXOTISME, MISÈRE ET PRÉJUGÉ



      LA PEUR, FOND DE COMMERCE DE LA DROITE  

       -- Le Figaro, zoom

      Affiche du Rassemblement National 


      #  #  #

      L'exotisme et misère, soulignés à gauche


       




      « Nous avons besoin de faire entendre les voix des oubliées du débat public pour lutter contre l'incompréhension et la caricature de nos vies. »


      #  #  #

      « Partez sur les traces du Paris africain » : Le marché de Château Rouge vu par l'Office de Tourisme *

      * Un appel aux Parisiens quand le covid éloignait les visiteurs habituels


      Un couple Black porte des tenues chères. 
      En quinze ans de visites à La Goutte d'Or,
      j'ai vu une personne habillée ainsi.

      En suggérant une ambiance bourgeoise,
      le photo et le récit omettent une autre énergie :
       À suivre.

      *     *     *
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      dimanche 12 août 2018

      DES JEUNES (PAS TRÈS) MENAÇANTS


      « ILS NE PRÉPARENT RIEN DE BON » OU « SUIS-JE DANS MON PAYS ? », CERTAINS SE DEMANDENT DEVANT LA FOULE DE JEUNES MAGHRÉBINS RÉUNIS AUTOUR DU MÉTRO

      Un d'eux a pris mon portefeuille dans un sac que je n'avais pas fermé. « Salaud ! » j'ai crié. 

      Il l'a rendu



      La police

      • Un marchand : « Ces gosses ont des i-phones qui coûtent la paie d'un mois. Comment les ont-ils eu ? La police ne fait rien, elle dit que le juge les laissera partir. Mais moi personnellement, je suis ici depuis vingt-cinq ans, on se connaît, je n'ai jamais eu de problème »

      Abdel ben Ahmed, Fataha Market, 53 rue de la Goutte d'Or

      • Tolérer une illégalité mineure aide à prévenir des crimes plus graves, mais la police omniprésente fait des arrestations quand même





      Flics et jeunes se connaissent :

      • « 'Il y a Barbu, Lutin, Spartacus, Le Roux et Tête d'Ours,' énumère Mahamé sans se départir de son éternel sourire. 'Mais le pire ça reste Mario,' se risque timidement un de ses potes. » 
      -- Streetpress, le 23 mai 2016

      • « Refuser une plainte = illégal Éduquons la police », dit le message ci-dessous : les flics se sentent méprisés 



      « Ce sont des anarchistes, ils ne nous aiment pas, ils croient que nous ne sommes pas instruits »a dit un policier guère plus âgé que les garçons, quand je lui ai demandé le sens de ces mots.

      # # #

      Flics et gosses tireraient parti 
      de rencontres guidées par des hommes de leurs milieux. 

      Mais en tant que visiteur
      fermez votre sac à main ou videz vos poches arrières,
      et passez tranquillement à travers la foule :
      On ne s'intéresse pas à vous.


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