dimanche 30 septembre 2018

II.3.3. LA RUE SAINT--DENIS : REMPARTS ET ROIS


SUIVRE LA RUE SAINT-DENIS RAPPELLE SON IMPORTANCE RELIGIEUX ET POLITIQUE IMMENSE, ET MONTRE LES EFFETS DURABLES DES SITES ET REMPARTS DU MOYEN ÂGE

Des reliques rendent l'église d'une voie de commerce le mausolée des rois  
(Reliques de IIIe siècle, mausolée du VIIe) 


Plan de Paris vers 1640, zoom

Adapté d'un plan Google

En bref

  • Des spectres du Moyen Âge
  • La rue qui affirmait la monarchie
  • Des vides révèlent les vieux quartiers rebelles 
  • Un arrière-pays pour criminels, couvents et nobles 
  • Un arc de triomphe survole la voie 
  • Échos d'un pays lointain
  • Des immigrés animent la tradition

*    *    *

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samedi 29 septembre 2018

II.3.3.a. DES FANTÔMES DU MOYEN ÂGE

 MENU : 2.3.3.a. Des fantômes du Moyen Âge


UN PARC AU CŒUR DE LA VILLE ET LE PRINICIPAL CENTRE EUROPÉEN POUR DES HABITS DE JEUNES SONT ISSUS DU MOYEN ÂGE

    Paris en 1530 / zoom

En bref

  • Traces d'une prison et d'une campagne
  • Un cimetière qui déroute 
  • Une « Cour des Miracles » 
  • Le territoire aujourd'hui
  • Détour : une comtesse sortie de la rue
  • L'immense espace du centre-ville 
  • Dessus et dessous les Halles actuelles
  • Des spectres émergent du cimetière 

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TRACES D'UNE PRISON ET D'UNE CAMPAGNE

 

LA VOIE DE COMMERCE AURAIT DU COMMENCER AU FLEUVE,
MAIS UNE FORTERESSE QUI DEVINT PRISON, TRIBUNAL,  MORGUE ET CHEF-LIEU DE POLICE BLOQUAIT LE CHEMIN

Le Grand Châtelet vu de la rue Saint-Denis de T.G.H. Hoffbauer / zoom
Le dessin du XIXe siècle est imaginé, mais basé que des documents d'archives. 


La place du Châtelet remplace la forteresse et prend son nom


Traversez l'ancienne voie de commerce est/ouest pour entrer dans la rue Saint-Denis

La rue de Rivoli, héritière de la voie de commerce

Derrière le panneau une carte du quartier montre les transports et les services, mais ne dit rien du passé...


...utilisez donc celle-ci

Paris au XIe siècle / zoom (déroulez la page)

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Avancez vers l'église lointaine


Le chemin de campagne à la sortie de la ville était sans traits marquants, et la rue actuelle n'en a pas non plus  

Fast-foods et commerces bon marché s'alignent sur cette partie banale de la rue.

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Une curiosité suit : deux rues parallèles séparées de quelques mètres 

  • La première, derrière les panneaux, est juste au delà de l'enceinte du Xe siècle

La rue de la Ferronnerie, trop étroite pour paraître dans la photo

  • La second, derrière l'auvent bleu, est construite sur le vide vers lequel on arrive, pour donner une voie de plus à la rue grandissante (vers 1820)

Rue des Innocents
    Ce vide... 


    La fontaine du XVIe siècle construite au bord de la voie pour célébrer une entrée royale, a été déplacée au centre de l'espace. 

    ...était le cimetière des Innocents,
    un centre de mort, de commerce et de convivialité.

    *     *     *
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    vendredi 28 septembre 2018

    UN CIMETIÈRE QUI DÉROUTE


    UNE ÉGLISE ET UN CIMETIÈRE APPARAISSENT IMMÉDIATEMENT 
    AU DELÀ DE L'ENCEINTE DU Xe SIÈCLE
    (VERS 1150)

    Le cimetière des Innocents vers 1550 de Hoffbauer, mentionné à la page précédente

         L'Église et le cimetière des Innocents de Jacob Grimer, XVIe siècle / zoom

    « SNF... » se réfère à la puanteur venant des fosses ouvertes

    Adapté d'une bd / zoom
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    C'était néanmoins un lieu de négoce, de fêtes, de flirt, de querelles

     Les Écosseuses de pois à la Halle d'Étienne Jeaurat, XVIIIe siècle / zoom
     
    Réjouissance donnée par la Ville de Paris aux Halles pour la naissance du Dauphin,1782, de Philibert-Louis Deboucourt / zoom

     « Les morts étaient abrités par les vivants :
    sur chaque tombe une marchande de rubans,
     de dentelles, de colifichets [...] étalait gaiement sa marchandise...

    -- Les Rues de Paris, ed. Kugelman, 1844, zoom 

    [...]en souriant au chaland. Jamais on ne s'était si bien familiarisé avec la mort ; ces comptoirs d'un nouveau genre étaient sans cesse assiégés par les beaux oisifs du temps. On faisait l'amour aux Charniers comme dans un bazar ; on s'y donnait rendez-vous comme aux Tuileries [...] » 

    # # #

    Les foules permettaient d'initier les voleurs souhaitant d'être admis à la Cour des Miracles

    La Chasse aux « gueux » /  zoom

    Adapté d'un plan de 1760 / zoom

    Pour devenir membre le candidat 
    retrouvait les voleurs au cimetière...

    où il saisissait une bourse et fuyait. Les autres criaient « au voleur ! » et se joignaient à la poursuite, aidant le public à l'attraper et à le tabasser, volant en même temps. Si aidé par ses futurs camarades il s'échappait, tous se retrouvaient à la cour pour fêter son entrée. 

    S'il n'échappait pas il était pendu.
         -- La Cour des Miracles, 2002, non signé 
                                         
    Un roman historique commence par la puanteur

    « À l'époque dont nous parlons [1738 ] 
    il régnait dans les villes une puanteur à peine imaginable 
    pour les modernes que nous sommes.

     Les rues puaient le fumier, les arrière-cours puaient l'urine, les cages d'escalier puaient le bois moisi et la crotte de rat, les cuisines le chou pourri et la graisse de mouton ; les pièces d'habitation mal aérées puaient la poussière renfermée, les chambres à coucher puaient les draps graisseux, les courtepointes moites et le remugle acre des pots de chambre. Les cheminées crachaient une puanteur de souffre, les tanneries la puanteur de leurs bains corrosifs, et les abattoirs la puanteur du sang caillé. Les gens puaient la sueur et les vêtements non lavés ; leurs bouches puaient les dents gâtées, leurs estomacs puaient le jus d'oignons et leurs corps, dès qu'ils n'étaient plus tout jeunes, puaient le vieux fromage et le lait aigre et les tumeurs éruptives. Les rivières puaient, les places puaient, les églises puaient, cela puait sous les ponts et dans les palais [... ]

    Et c'est naturellement à Paris que la puanteur était la plus grande, car Paris était la plus grande ville de France. Et au sein de la capitale il était un endroit où la puanteur régnait de façon particulièrement infernale  [... ] c'était le cimetière des Innocents. Pendant huit cent ans [... ] on avait jour après jour charroyé les cadavres par douzaines et on les avait déversés dans de longues fosses, pendant huit cent ans on avait empli par couches successives des charniers et ossuaires. »  
    -- Le Parfum : l'histoire d'un meurtrier de Patrick Süskind, 1985

    # # #

    Mais toute la ville puait — 
    on sentait Paris à trois jours de distance. 
    Le nouveaux venus pouvaient s'en trouver mal,
    mais les habitants y étaient habitués.
     
    La mort aussi était partout.
    Mais ce qui comptait était la vie éternel,
    et mourir n'était terrible qu'hors les rites de l'Église.

    Et ce cimetière était le seul grand espace central
    ouvert au public.

    *    *    *

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    jeudi 27 septembre 2018

    UNE « COUR DES MIRACLES »


    ENTRE LE CIMETIÈRE ET L'ENCEINTE, UNE ENCLAVE DE MENDIANTS ET DE VOLEURS

    Zoom
    Ce document montre des gens qui s'entraident.

    C'était une des Cours des Miracles apparues dans toutes les grandes villes françaises vers 1600. Paris ont comptait douze

    Paris en 1530, zoom

    Le nom vient de mendiants qui se débarrassaient de béquilles et de bandages en entrant, étant miraculeusement guéris  

    Gravures de Jean Lagniet, 1663, zoom

    Les cours avaient un roi, une hiérarchie, une initiation, des impôts et une langue, « l'argot » 


    Notre-Dame de Paris a rendu celle-ci célèbre


    Illustration de Gustave Doré

    Victor Hugo invente en la plaçant à la fin du XVe siècle. Mais sa description est basée sur l'étude principale, du début du XVIIIe. 

     À lire en ligne :

    # # #

    Quand Louis XIV créa une police efficace,
    le premier acte de son chef a été de venir avec des canons
    et d'annoncer qu'il ferait sauter l'enceinte et pendrait
    quiconque restait sur place quand la fumée se dispersait.

    Un tir de canon a ouvert un trou dans l'enceinte,
    par lequel les habitants se sont enfuis.
    (En 1676)