LES EXÉCUTIONS PUBLIQUE MONTRENT LA FORCE DE L'AUTORITÉ ET LA FAIBLESSE DE LA VICTIME
Sous l'Ancien Régime, elles faisaient partie d'un ensemble où chaque élément renforçait les autres.
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Quand le condamné était un personnage important ou le crime exceptionnel, elles étaient des spectacles populaires qui suivaient un rite :
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Louis IX administre la justice / zoom |
Le bourreau, accompagné de trompettistes, annonçait l'événement en places publiques. Ensuite venait un cortège d'autorités, d'archers, d'un prêtre et du condamné, devant un public massé sur les rues :
Les pendaisons se distinguaient de l'anarchie des lynchages et de l'arbitraire de la guerre en utilisant non pas arbres, mais des piloris:
Une pendaison devant l'Hôtel de Ville en 1583 de T.J.H. Hoffbauer, dessin du XIXe siècle basé sur les archives, zoom
Une estrade ou une échelle rendait le drame visible de loin :
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L'Exécution de Hugues le Despenser de Jean Froissart, zoom |
Les supplices faisaient partie de la vie de tous les jours: sur cette miséricorde* de l'église de Champeaux des bourreaux brisent les os d'un condamné avant de le hisser sur la roue.**
*Demi-siège permettant aux moines de s'appuyer pendant les longues prières chantées, souvent orné de scènes de tous les jours.
** À une heure à l'est de Paris
Claude Abron
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Les misères de la guerre par Jacques Callot, 1633 (recadré) / zoom |
Le condamné pouvait exprimer son repentir ou faire une confession plus complète.
- Devant l'Éternité certains avouaient des crimes considérés pires, telle la sodomie, sachant qu'ils seraient brûlés plutôt que pendus.
- Les confessions révélaient des complices, et le prisonnier était récompensé en gagnant un peu de temps pour vivre et un bon dîner. Quand une femme faussement accusée est morte de crise cardiaque, « Cela m'a valu un dîner » a dit le condamné.
- En comprenant que des centaines de camarades ne feraient rien pour le sauver, le bandit Cartouche, qui avait résisté à la torture, donna des noms pendant dix-huit heures, celui de sa maîtresse compris. Amenée devant lui, il a dit qu'elle était innocente et qu'il ne voulait que l'embrasser une dernière fois.
La foule entonnait le Salve Regina et l'exécution suivait : c'était des spectacles dont la religion faisait partie.
Pour les décapitations, le bourreau exhibait la tête et criait, « Au nom du roi, justice est faite ! » (ici, « de la République ») :
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