mercredi 20 janvier 2016

III.1.4. TOMBÉE DE RIDEAU

 3.1.4. Tombée de rideau


LA CROISSANCE ÉCONOMIQUE
ÉTAIT TELLE QUE
« LES BARRIÈRES AU CAPITALISME 
DEVAIENT ÊTRE BRISÉES. 
ELLES ONT ÉTÉ BRISÉES »

-- Karl Marx
La transformation était inévitable,
la chute de la monarchie ne l'était pas :
Le roi et la reine, chacun de sa façon,
ont rendu l'adaptation impossible
 
Vue du Louvre quand le roi arrive à Paris le 17 juillets, escorté d'un grand nombre de citoyens armés de piques et de mousquets qui l'ont accompagnés à l'Hôtel de Ville de Jean-Pierre Houël, 1789 / zoom

Les Parisiens accueillent Louis XVI avec un enthousiasme immense quand il est vient quelques jours après la prise de la Bastille, parce que sa visite semblait indiquer qu'il l'accepte.


En bref

  • La reine brise des règles qu'elle ne comprend pas 
  • Une tête d'oiseau se montre à la hauteur
  • « Bonjour Sire ! », le salut qui annonce la calamité 
  • La fuite du roi revisitée
  •  La fin d'une royauté millénaire
  • Le Temple, une prison qui aurait pu être pire
  • « Je n'ai plus de larmes pour pleurer » 
  • Marie-Antoinette atteint la grandeur
  • Le Dauphin, une histoire qui continue 
  • L'Obélisque annonce une ère nouvelle 
  • Comment la France est devenue une république
  • Les Présidents français, héritiers des rois 

*     *     *

Suite,








lundi 18 janvier 2016

LA REINE BRISE DES RÈGLES QU'ELLE NE COMPREND PAS


« JE JOUERAIS DES JOIES D'UNE VIE PRIVÉE,
QUI N'EXISTE PAS POUR NOUS, *
SI NOUS N'AVONS LE BON ESPRIT
DE NOUS L'ASSURER »

* Les royaux

« Ma mémoire m'a rappelé fidèlement 
tout le charme qu'une illusion si douce
faisait entrevoir à la reine,
dans un projet dont elle ne pénétrait
ni l'impossibilité ni le danger. »
-- Madame Campan, mémoire

         Le Hameau par Claude-Louis Châtelet, 1786 / zoom
La ferme de conte de fée où la reine s'éclipsait avec sa clique  

La première femme de chambre de la reine décrit de façon vivante les clans, les potins et les intrigues de la cour de Louis XVI, et explique comment Marie-Antoinette prit son désastreux chemin. 

Ce passage au début de son mémoire :

« ...les gens sincèrement attachés à la reine ont toujours regardé comme un de ses premiers malheurs, peut-être même comme le plus grand [...] de n'avoir pas rencontré, dans la personne naturellement placée pour être son conseil, une personne indulgente, éclairée [...] qui aurait fait sentir à la jeune princesse qu'en France sa dignité tenait beaucoup aux usages [...] et surtout de garantir par un entourage imposant des traits mortels de la calomnie. » 

-- Mémoires de Madame Campan, ed. 1988, pp. 52- 53, légèrement adapté

# # #
 
L'unique fonction des reines :
Donner des enfants à la France. 
Autrement leur rôle n'était
que cérémonial.

En devenant l'icône de la mode,
Marie-Antoinette défia l'obligation
de rester en retraite... 

Souvenirs de Léonard, coiffeur de la reine Marie-Antoinette / YouTube,  zoom (déroulez la page)

...et involontairement s'empara
du rôle de favori(te),
contrepoids détesté 
mais presque indispensable
des reines
 
 

 
Diane de Poitiers, vers 1550 ; Leonora Galigai, vers 1615 ; le marquis de Cinq-Mars, vers 1640 ; la marquise de Montespan, vers 1670 ; la Marquise de Pompadour, vers 1640 ; la Comtesse du Barry, vers 1770

  • En tant que nobles, ils partageaient les dons du roi avec leurs clans, leur donnant  l'accès temporaire au pouvoir sans le risque d'une révolte.

  • L'institution avait évolué : la monarchie beaucoup plus puissante de Louis XIV rendait les révoltes impossibles, et les favorites d'origine roturière de Louis XV (Jeanne Poisson devenue marquise de Pompadour et Jeanne Bécu devenue comtesse du Barry) n'avaient pas de clan a favoriser.
 
Mais des clans s'improvisèrent autour ou contre elles, permettant des luttes d'influence et des intrigues, ainsi que l'espoir de les remplacer par leur propre candidate. Le coût de participer à la cour étouffante et extrêmement onéreuse restait donc un choix rationnel.

  • Favoris et surtout favorites étaient aussi des paratonnerres, leur extravagance détournant du roi la furie populaire.

Louis XVI n'ayant ni favori ni favorite,
et la jeune reine inconsciente assuma leur rôle. 

# # #

De plus, en choisissant un petit nombre
de proches dans une cour hiérarchique
où la proximité à la famille royale
déterminait l'identité,
elle s'attira des ennemis puissants. 

* Louis XV avait déjà brisé les règles quand sa favorite, la Marquise de Pompadour, organisait et jouait  des comédies où seuls quelques privilégiés étaient invités. L'innovation a été rapidement annulée sous le prétexte de leur coût, mais à cause de l'hostilité des courtisans en fait. 
-- La reine et la favorite de Simone Bertière, 2000, pp. 347-354 
 
Les deux dames que cette amitié
a rendu célèbres étaient désintéressées...


La princess de Lamballe / zoom                                                      La comtesse de Polignac / zoom
                                                         Une aïeul de la famille royale de Monaco

Madame Campan dit de la comtesse de Polignac, "J'ai toujours cru que sa sincère attachement à la reine, autant que son goût pour la simplicité, lui faisait éviter tout ce qui pouvait faire croire à la richesse d'une favorite. Elle n'avait aucun des défauts qui accompagnent presque toujours ce titre." Ce qui n'était pas le cas de son clan.

La princesse de Lamballe, revenue d'Angleterre pour être près de reine quand son destin  assombrit, a en été massacrée (à suivre).

...mais les faveurs qu'elles monopolisaient
et la clique qui les entourait... 

 Marie-Antoinette : l'Inconscience guillotinée, documentaire, 2022 / Internet (disparu) 

...sont à l'origine de la tragédie.

# # #
                
« Qu'ils mangent de la brioche » 
est un des « faits alternatifs »
mais nés à Versailles... *
  
* Tels le pornographique Vie de Marie-Antoinette

    Marie-Antoinette de Sophie Coppola avec Kristen Dunst, 2006 / stream 

...qui survivent quand
on ne sait rien de plus sur elle.  

une journaliste nomma Obama 
pour fustiger une fête *

-- Maureen Dowd commentant la célébration de son 60e anniversaire dans le New York Times

*     *     *

Suite,

samedi 16 janvier 2016

UNE TÊTE D'OISEAU SE MONTRE À LA HAUTEUR

 

UNE MAÎTRISE DE SOI  
QUI CONTRADIT SA LÉGENDE

Le 5 octobre 1789 7-8,000 femmes
saisissent des armes et deux canons
à l'Hôtel de Ville
et marchent sur Versailles,
pour demander du blé 

  • Une femme saisit un tambour et marche par la ville en le battant. D'autres la rejoignent

           Les photos et les prochaines viennent de La Révolution française de Robert Enrico1989 
L'enfant est imaginaire, mais l'entraînant l'appel du tambour était réel.

La crainte d'une disette avait conduit à des semaines d'agitation, et le marquis de La Fayette, commandant de la Garde nationale, aurait du prévoir un problème. Mais avec sa troupe il n'a fait que suivre la foule. 

  • Une estampe célèbre : « Fuite de Passy à Versailles » (Passy est toujours une banlieue aisée sur la route de Versailles) 

Une femme du peuple tire par la main une dame bien habillée. 

  • Des hommes les rejoignent, habillés en femmes (dit-on) ou en tenue normale

       Internet / sans source

  • La foule arrive vers 16h. Le roi reçoit une délégation de douze femmes et acceptent d'envoyer de la graine à Paris et de signer la Déclaration des Droits de l'Homme et du Citoyen. Pour vivre à Paris, il dit qu'il y réfléchira.
 
  • Les Parisiens passent la nuit dans la cour immense

La Fayette, qui est responsable pour la sécurité du roi, croit que tout va bien, se couche et ne se réveille qu'après que la foule ait pris le palais d'assaut : on le nommera « le général Morphée ».

# # #

Le 6 octobre, à l'aube :

  • La foule réussit à percer la grille et cherche la reine pour la tuer




  • Des femmes de chambre ferment la porte à clé et aident la reine à enfiler une robe

Cette photo et celles qui suivent: Marie-Antoinette de Jean Delannoy avec Michèle Morgan, 1956

Elles prennent un passage secret qui conduit aux appartements du roi, mais il est parti les chercher. Elles courent à sa recherche. Une porte est fermée à clé : les domestiques n'entendent leurs frappes affolées qu'après cinq minutes.


  • Deux gardes qui tentent de protéger la reine sont tués


Massacre d'un Garde du Corps à l'appartement de la reine, par des brigands de Jean-François Janinet / zoom



  • La reine et les femmes de chambre enfin rejoignent le roi, les enfants, leur gouvernante et La Fayette dans le salon qui surplombe la cour d'entrée

Le général La Fayette conseil le roi et la reine le 6 octobre 1789  de Jean-Frédéric Shall, avant 1825 / zoom


  • Le roi refuse de laisser ses troupes tirer sur la foule...



...et tente de lui parler...


  • ...mais on exige la reine...

 « Marie-Antoinette »
  • ...qui vient sur le balcon avec les enfants, mais on crie « sans enfants ! »  



Après le réveil terrifiant
et la course éperdue à travers le palais,
Marie-Antoinette affronte calmement
la multitude qui avait voulu la tuer


# # #

Le roi est obligé de s'installer à Paris.
Il demande seulement
que sa famille l'accompagne

  • La foule entoure le roi, en brandissant les têtes de deux gardes sur des pikes. La cour suit en une centaine de carrosses 

     Zoom 
 L'Évasion de Louis XVI  de Viktor Lazarevski, 2013 / Youtube

« Au milieu de cette troupe de cannibales s'élevaient les deux têtes des gardes du corps massacrés. Les monstres, qui en faisaient un trophée, eurent l'atroce idée de vouloir forcer un perruquier à recoiffer les deux têtes et à mettre de la poudre sur les cheveux ensanglantés »...
-Mémoires de Madame Campan 
  • À Paris on danse dans la rue pour fêter l'arrivée des sacs de grain et celle forcée de la famille royale

Louis XVI entre à Paris, le 6 octobre 1789 de Jacques François Joseph Swebach, 1789 / zoom




# # #

Si vous vous visitez le château de Versailles
vous traverserez la cour 
et passerez sous le balcon


Pensez à la foule, aux gardes massacrés
et au courage de Marie-Antoinette.

*       *

Suite,








jeudi 14 janvier 2016

« BONJOUR SIRE ! », LE SALUT QUI ANNONCE LA CALAMITÉ


LA FUNEST« FUITE À VARENNES »,
QUAND LOUIS XVI ET SA FAMILLE 
TENTENT SECRÈTEMENT 
DE GAGNER LA FRONTIÈRE 
(LES 20-21 JUIN, 1791)
-- Témoignage : 
Mémoires de la duchesse de Tourzel,
 gouvernante des enfants de France, ed. 1986

-- Récits récents : 
Le Roi s'enfuit de Timothy Tackett (2004),
 Varennes, la mort de la royauté de Mona Ozouf  (2005).
L'histoire :

  Zoom
La route existe toujours, mais le centre de Varenne a été dévasté par les deux guerres mondiales. Un panneau sur le site de l'épicerie où les royaux ont été accueillis (maintenant un poste de police) est l'unique vestige.  

Chalons : Le dernier poste où on peut venir de Paris sans changer de chevaux. C'est aussi la ville où les notables offrent au royaux un répit pendant le terrible trajet de retour.   

Sainte-Menehould : Le relai de poste où le roi est reconnu. 

Montmédy : Une citadel à la frontière des terres autrichiennes (aujourd'hui la Belgique) où les forces royalistes se concentrent. Louis insiste que c'est sa destination pour promulguer une nouvelle constitution, et qu'il ne souhaite pas quitter la France.


  • Louis laisse sur son bureau une liste de griefs, dans laquelle il annonce qu'il révoquera la Constitution.

  • Le départ est remis pour 24 heures, pour coïncider avec le jour de congé d'une domestique dont on se méfie. * Ce changement oblige les troupes envoyées de la frontière de rester dans la région beaucoup plus longtemps que les quelques heures d'abord prévues. Viennent-elles saisir des impôts impayés ? Annoncent-t'elles une invasion ?

* « Placée auprès de la reine dès le temps de son mariage, Sa Majesté, accoutumée à la voir, aimait son adresse et son intelligence. Son sort était au dessus de celui qui devait avoir une femme de sa classe » (Gras ajouté : cette remarque éclaire l'animosité de la servante.) 
-- Mémoires de Madame Campan, p. 340

  • Les roi est déguisé en « Monsieur Durand », l'homme d'affaires d'une baronne jouée par la gouvernante du Dauphin. Marie-Antoinette prétend être sa servante. Le petit Dauphin est habillé en fille, et la jeune princesse en habits ordinaires

 Les photos de cinéma qui suivent viennent de L'Évasion de Louis XVI de Viktor Lazarevski, 2013 / YouTube (disparu)
Louis XVI s'exerce à être « Monsieur Durand » dans ce film pour la télévision. 

  • Le roi distribue des largesses, se souciant peu de passer inaperçu

« Regardes ! On m'a donné un louis ! »
 « Un louis pour indiquer la route ? C'est impossible ! »

Le profile du roi est sur la pièce. 

En réalité le roi est reconnu par sa ressemblance à son profile sur les assignats (la nouvelle monnaie en papier). Mais la fiction montre la libéralité attendue d'un monarque.
 
  • La taille et la lourdeur du carrosse expliquent le retard * de la rencontre avec  l'escorte royaliste : les troupes partent une demi-heure avant son arrivée.

* De deux à cinq heures, selon les récits

  • Jean Drouet, le propriétaire du relai à Sainte-Menehould, reconnait le roi en changeant les chevaux. Révolutionnaire ardent, il persuade les notables que les voyageurs sont les royaux en fuite et ils le permettent de tenter leur arrêt. Apprenant qu'ils ont bifurqué vers le nord, il prend un raccourci pour galoper vers le bourg insignifiant de Varennes, où il arrive quelques minutes après le carrosse.
 
  • Il est 23h et tout le monde dort, sauf quelques hommes qui boivent dans une taverne. La demande passionnée de Drouet les convainc d'arrêter le convoi

  • Le maire est en déplacement. L'épicier qui le remplace propose d'héberger les voyageurs dans les chambres au dessus de son commerce. « La route est dangereuse la nuit », dit-il, pour se donner le temps de prendre une décision. 

Marie-Antoinette entre pour la seule fois de sa vie dans une habitation qui soit ni palais ni prison. 

# # #

« Bonjour Sire ! »
Quand un habitant qui a vu
les royaux à Versailles 
confirme que ces passants
sont le roi et la reine, 
Louis admet son identité

« Ce Bonjour Sire ! ce fut pour Louis XVI, pour Marie-Antoinette, et pour Madame Elisabeth la guillotine, pour le dauphin l'agonie du Temple ; pour Madame Royale, l'extinction de sa race et l'exile. » 
-- Victor Hugo, cité dans les Mémoires de Madame de Tourzel note 3, p. 199.

  • Le tocsin et un messager à cheval attire la population avec des bannières, des roulements de tambours, des fourches et des fusils. Entre trois et quatre heures de matin deux représentants du gouvernement arrivent, avec une lettre qui confirme la fuite du roi et ordonne qu'on l'empêche d'aller plus loin


  • Entourés de gardes locales, les fugitifs repartent pour Paris


  • Les habitants de villages entiers arrivent et des milliers de personnes entourent le carrosses. Milice et population se relayent et le voyage à Paris prend quatre jours   

   Sans-culottes en armes par Jean-Baptiste Lesueur / zoom

  • Les royaux passent une troisième nuit blanche, subissent la chaleur de juin dans le véhicule qui chauffe comme un four et en étouffant sous la poussière qu'apporte la multitude. À chaque village ils doivent écouter l'harangue du maire inspiré des journaux parisiens. 

  • À Chalons les notables reçoivent le groupe avec cérémonie. Les royaux changent en tenues qui correspond à leur rang et la quatrième nuit après avoir quitté Paris, dorment enfin.

Mais la réception n'a rien à voir avec l'accueil follement enthousiaste à Marie-Antoinette vingt ans plus tôt, quand elle passa pour épouser le roi. Imaginez ses sentiments on revoyant l'arc de triomphe construit pour elle à cette époque

Zoom
L'arc reste le symbole de la ville.

Le répit est de courte durée. C'est la Fête-Dieu et des foules obligent l'arrêt de la messe. Un comte qui arrive a cheval et cri« Vive le roi ! » est massacré. Sa tête et son chapeau sanglant sont brandis sur des piques.  

Quatre émissaires de l'Assemblée nationale apparaissent. Ils imposent l'ordre, mais le carrosse peut avancer que pas à pas et en approchant de Paris, les foules deviennent plus nombreuses et plus hostiles encore. 

# # #
 
À Paris des affiches interdisent
les manifestations.  
La population s'aligne en silence
au bord des rues,
mais éclate en applaudissements quand
Jean Drouet apparaît en tête de cortège. *


* Sa vie :
  • Il sera un délégué au futur gouvernement et votera la mort du roi.
  • Capturé par les Autrichiens, il sera parmi les prisonniers échangés contre la très jeune fille de Louis XVI et de Marie-Antoinette.
  • Condamné à être guillotiné pour sa participation à un complot, il s'échappera.
  • Il sera sous-préfet à Sainte-Menehould.
  • Napoléon le décorera en disant, « vous avez changé la face du monde ». 
  • Poursuivi à la  Restauration, il finira dans la clandestinité.
-- Osouf  p. 14 et Wikipédia

Le retour de Varennes le 25 juin 1791, 1791, de Jean Duplessis Bertaux / zoom

La procession entre à Paris par l'ouest prospère, ayant fait le tour de la ville pour éviter les quartiers populaires et radicalisés à l'est. 

Retour de la famille royale à Paris le 25 juin, 1791, anonyme, zoom

Le cortège pass à travers la place de la Concorde. L'entrée aux jardins des Tuileries est à droite. 

 RETOUR DE LA FAMILLE ROYALE

« Comme on craignait que dans cette affluence il n'arriverait quelque malheur, on avait défendu la circulation de voitures, le Roi et la Famille Royale sont rentrés dans la capitale par les nouveaux boulevards extérieurs, les Champs Elysées et les Tuileries, le Peuple gardait un profond silence mais chaque Citoyen abjurait pour jamais la servitude, aucun citoyen n'a cru ôter son chapeau. »

Les hommes gardent leur chapeaux.

Retour du roi et de sa famille après la fuite à Varennes, estampe anonyme / zoom

Le carrosse passe devant la statue royale, dont les yeux sont bandés pour signifier l'aveuglement de la monarchie.
--  L'Histoire de la Révolution française de Jules Michelet, XIXe siècle

# # #

Les députés sont aisés, 
car seuls les propriétaires
payant des impôts peuvent voter.
Pour eux le roi est un bastion
contre la rue radicalisée,
et la vie des royaux continue donc
à peu près comme avant.

Sauf pour la surveillance. *

* Un garde reste à cote de la chambre de la reine pendant quelle dort, les rideaux du lit formant un écran. La porte reste ouverte sauf quand elle s'habille. 

Un corridor entre les chambres du roi et de la reine est surveillée vingt-quatre heures par jour, pour empêcher leur communication. Un comédien du Français tente d'être souvent le garde, pour leur laisser quelques minutes d'entretien.
-- Madame Campan, pp. 347-348

En fuyant, en se déguisant en roturier,
en souhaitant abroger la Constitution
qu'il avait juré de défendre,
Louis brise la croyance en le monarque 
comme protecteur du peuple.

Sa fuite retentit autant que la prise de la Bastille,
et l'aura de la royauté sacrée
disparaît pour toujours 


# # #

Bon et beaucoup plus intelligent qu'on ne le dit, 
Louis est souvent blâmé
 pour n'avoir pas compris la Révolution.

Comment le pouvait-il ?
Vivant dans la bulle de Versailles,
il comprenait les événements et agissait
en tant que roi traditionnel :
Continuez.

*    *    *

Suite,