UNE MAÎTRISE DE SOI
QUI CONTRADIT SA LÉGENDE
Le 5 octobre 1789 7-8,000 femmes
saisissent des armes et deux canons
à l'Hôtel de Ville
et marchent sur Versailles,
pour demander du blé
- Une femme saisit un tambour et marche par la ville en le battant. D'autres la rejoignent
L'enfant est imaginaire, mais l'entraînant l'appel du tambour était réel.
La crainte d'une disette avait conduit à des semaines d'agitation, et le marquis de La Fayette, commandant de la Garde nationale, aurait du prévoir un problème. Mais avec sa troupe il n'a fait que suivre la foule.
- Une estampe célèbre : « Fuite de Passy à Versailles » (Passy est toujours une banlieue aisée sur la route de Versailles)
Une femme du peuple tire par la main une dame bien habillée.
- Des hommes les rejoignent, habillés en femmes (dit-on) ou en tenue normale
- La foule arrive vers 16h. Le roi reçoit une délégation de douze femmes et acceptent d'envoyer de la graine à Paris et de signer la Déclaration des Droits de l'Homme et du Citoyen. Pour vivre à Paris, il dit qu'il y réfléchira.
- Les Parisiens passent la nuit dans la cour immense
La Fayette, qui est responsable pour la sécurité du roi, croit que tout va bien, se couche et ne se réveille qu'après que la foule ait pris le palais d'assaut : on le nommera « le général Morphée ».
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Le 6 octobre, à l'aube :
- La foule réussit à percer la grille et cherche la reine pour la tuer
- Des femmes de chambre ferment la porte à clé et aident la reine à enfiler une robe
Cette photo et celles qui suivent: Marie-Antoinette de Jean Delannoy avec Michèle Morgan, 1956
Elles prennent un passage secret qui conduit aux appartements du roi, mais il est parti les chercher. Elles courent à sa recherche. Une porte est fermée à clé : les domestiques n'entendent leurs frappes affolées qu'après cinq minutes.
- Deux gardes qui tentent de protéger la reine sont tués
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Massacre d'un Garde du Corps à l'appartement de la reine, par des brigands de Jean-François Janinet / zoom
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- La reine et les femmes de chambre enfin rejoignent le roi, les enfants, leur gouvernante et La Fayette dans le salon qui surplombe la cour d'entrée
Le général La Fayette conseil le roi et la reine le 6 octobre 1789 de Jean-Frédéric Shall, avant 1825 / zoom.
- Le roi refuse de laisser ses troupes tirer sur la foule...
...et tente de lui parler...
- ...mais on exige la reine...
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« Marie-Antoinette » |
- ...qui vient sur le balcon avec les enfants, mais on crie « sans enfants ! »
Après le réveil terrifiant
et la course éperdue à travers le palais,
Marie-Antoinette affronte calmement
la multitude qui avait voulu la tuer
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Le roi est obligé de s'installer à Paris.
Il demande seulement
que sa famille l'accompagne
- La foule entoure le roi, en brandissant les têtes de deux gardes sur des pikes. La cour suit en une centaine de carrosses
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L'Évasion de Louis XVI de Viktor Lazarevski, 2013 / Youtube |
« Au milieu de cette troupe de cannibales s'élevaient les deux têtes des gardes du corps massacrés. Les monstres, qui en faisaient un trophée, eurent l'atroce idée de vouloir forcer un perruquier à recoiffer les deux têtes et à mettre de la poudre sur les cheveux ensanglantés »...
-- Mémoires de Madame Campan
- À Paris on danse dans la rue pour fêter l'arrivée des sacs de grain et celle forcée de la famille royale
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Louis XVI entre à Paris, le 6 octobre 1789 de Jacques François Joseph Swebach, 1789 / zoom
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Si vous vous visitez le château de Versailles
vous traverserez la cour
et passerez sous le balcon
Pensez à la foule, aux gardes massacrés
et au courage de Marie-Antoinette.
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Suite,