FACE À UNE INVASION IMMINENTE ET DES RÉVOLTES EN PROVINCE, LES SANS-CULOTTES METTENT FIN À LA MONARCHIE
Ils sont la force de frappe qui terrasse la noblesse.
Lafayette et Washington en 1784 par Remy Mignot & Thomas P. Rossiter 1851 / zoom ; Sans-culottes en armes par J.B. Lesueur, 1793-1794 zoom
Le Peuple armé, gouache ci-dessus, 1793/1794 / zoom
Bien que proches des révolutionnaires les plus déterminés, les Jacobins, ils avaient leurs propres objectifs comme montré par leur énergie décuplée quand le prix du pain, la nourriture de base, était élevé.
-- L'étude classique, La Foule dans la Révolution française par George Rudé, 1982 (version anglaise 1959).
Le Procès et mort du Roi, 2020
Ils portent souvent le bonnet rouge des esclaves romains affranchis, symbole de liberté. Certains manifestants de gauche actuels les portent en leur souvenir.
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Le 20 juin 1792 des milliers de sans-culottes attaquent le palais des Tuileries. Marie-Antoinette les confronte derrière une table et Louis XVI boit à la santé du peuple en portant le bonnet rouge.
(Le 20 juin 1792)
La Manifestation du 20 juin 1792 au Tuileries par Jean-Baptiste Vérité d'après un artiste inconnu, 1796 / zoom
Louis met la main d'un soldat sur son cœur, pour montré qu'il n'a pas peur. Ensuite il boira à la Revolution, portant le bonnet rouge (montré ci-dessous).
Disparu du web.
Zoom (déroulez la page)
Un comédien pose en sans-culotte dans cette peinture très connue de Louis Léopold Bouilly, 1792 / zoom; The Radicals' Arms par George Cruikshank, 1819 / zoom.
Girondins : les opposants conservateurs des Jacobins. Le tableau montre l'accueil des sans-culottes avant qu'ils les arrêtent une heure plus tard. Le peintre les associe avec le Romains, et ils portent la bannière de la Fraternité. Les Girondins sont vêtus en bourgeois.
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Le 25 juillet 1792 le commandant de l'armée Prusse, prête à envahir, menace « une vengeance exemplaire et à jamais mémorable [...] s'il est fait la moindre violence, le moindre outrage à Leurs Majestés ».
Les sans-culottes en voient la preuve que le roi et la reine les
trahissent. Le 10 août ils saisissent les Tuileries. La famille royale se réfugie à l'Assemblée mais le roi oublie de dire à ces forces de ne pas combattre et la confrontation, d'abord paisible, se termine par le massacre de la plupart des gardes suisses et d'une partie de la foule.
Zoom: au musée Carnavalet, non exposé.
Souvenir de témoin et remarque d'historien :
- Madame Campan voit un garde du roi assis sur un lit. Elle lui crie de se sauver mais il dit que la peur l'empêche de bouger. « Comme il disait ces mots, j'entends une troupe d'hommes monter précipitamment l'escalier : ils se jettent sur lui, je le vois assassiné. Je cours vers l'escalier, suivi de nos femmes. Ces femmes se jettent à leurs pieds et saisissent leur sabres. Le peu de largeur de l'escalier gênait les assassins ; mais j'avais déjà senti une main terrible s'enfoncer dans mon dos pour me saisir par mes vêtements, lorsqu'on cria du bas de l'escalier : Que faites-vous là haut ? L'horrible Marseillais* qui allait me massacrer répondit un heim, dont le son ne sortira jamais de ma mémoire. L'autre voix répondit ces seuls mots : On ne tue pas les femmes ».
-- Memoirs, p. 328
*Marseillais : Quatre cents volontaires de la région de Marseilles au sud de la France venaient d'arriver, s'arrêtant à Paris en route pour la frontière. Bronzés, avec des cheveux noirs et des moustaches et un lourd accent, ils ressortaient. Leur chant, La Marseillaise, est devenu l'hymne national.
- « Ces chiffres [des attaquants morts ou blessés] ne disent pas l'héroïsme et le sacrifice individuels, ni les journées passées dans la terreur et la privation.
[...] La victoire du 10 août, s'ils revenaient blessés ou mutilés, n'épargnait ni à eux ni à leurs familles les épreuves de la privation matérielle ; s'ils y trouvaient la mort, il y aurait de long mois d'attente avant que les autorités ne consentissent, éventuellement, à accorder une pension aux veuves et aux orphelins. Ainsi Pierre Dumont, cinquante ans, gazier, domicilié 254 rue du Faubourg-Saint-Antoine, porté mutilé [...] mourut des suites de ses blessures deux ans plus tard ; on refusa une pension à sa femme. » [Une page et demi d'exemples suivent.]
-- Rudé, ed. française, 1982, pp.128-129.
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Le musée Carnavalet octroie aux sans-culottes quelques petites images au fond de la dernière des cinq salles. Des événements décrits ici il ne dit rien.
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La famille royale est emprisonnée sous les huées de la foule.
La monarchie de mille cinq cents ans
est morte.
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