samedi 13 juin 2015

LA RÉVOLUTION FRANÇAISE DEVIENT PAISIBLE

 

CINQ SALLES OÙ LA VIOLENCE ET LES SANS-CULOTTES* SONT PRESQUE ABSENTS 

*Des artisans devenus la force de frappe de la Révolution portaient des pantalons adaptés au travail physique, en contraste avec les culottes au genoux et bas de soie, costume des privilégiés. 

La férocité ne peut complètement disparaître...

  • La célébrité de la prise de la Bastille force le musée d'inclure cette image...

La prise de la Bastille de Jean-Baptiste Lallemand, vers 1789 / zoom

«  Le monde entier connaissait, haïssait la Bastille. Bastille, tyrannie, étaient, dans toutes les langues, deux mots synonymes. Toutes les nations, à la nouvelle de sa ruine, se crurent délivrées.

En Russie, dans cet empire du mystère et du silence, cette Bastille monstrueuse entre l'Europe et l'Asie, la nouvelle arrivait à peine que vous auriez vu des hommes de toutes nations crier, pleurer sur les places ; ils se jetaient dans les bras l'un de l'autre, en se disant la nouvelle : "Comment ne pas pleurer de joie ? la Bastille est prise !"  »
-- Histoire de la Révolution française Jules Michelet, 1847

Mais ce qui l'entoure est paisible :



Démolition



  • La destin de la famille royale aussi ne peut être évité, mais la présentation est sèche : 


Leurs meubles à la prison au Temple

 Une proclamation illisible derrière la vitre et un objet de deuil inexpliqué. Seul le portrait est évocateur. 

  • De la guillotine, une seule image :

La peinture, exceptionnellement, montre la foule.

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La haine, la peur, les événements dramatiques disparaissent 

La prise du palais des Tuileries le 10 août 1792 de Jacques Bertaux/ zoom 

La saisie du palais des Tuileries mit fin à la monarchie. Cette peinture est au Musée du Château de Versailles : au Carnavalet l'événement passe inaperçu. 
  
Ce tableau très connu d'un sans culotte, absent pour cinq de mes six visites, est enfin apparu dans un coin sombre où on le voit à peine.

Portrait de sans-culotte par Louis-Léopold Boilly, 1792 
 

Autrement on les trouve qu'au fond de la dernière salle, derrière des proclamations, des portraits de dirigeants bourgeois...  





Et d'un jeu pour enfants beaucoup plus visible :



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La nuit avant la prise de la Bastille :

« Hommes forts, hommes patients, jusque-là si pacifiques, qui deviez frapper un ce jour le grand coup de la Providence, la vue de vos familles, sans ressources autre que vous, n'amollit pas votre cœur. Loin de là, regardant une fois encore vos enfants endormis, ces enfants dont le jour allait faire la destinée, votre pensée grandie embrassa les libres générations qui sortiraient de leur berceau, et sentit dans cette journée tout le combat de l'avenir. »
-- Jules Michelet, Histoire de la Révolution française

Un message contraire à celui du musée.

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