dimanche 7 juin 2015

JUIN 1848 : UNE TABLE AU FOND DE L'ÉTAGE

 

PREMIER GRAND CARNAGE EN EUROPE MODERNE* DÉROULEZ LA PAGE  SONT RELÉGUÉS AU FOND DE L'ÉTAGE

*Estimations du nombre d'insurgés morts des insurrections précédentes : 1830, 1500 ; Lyons 1834, 600 février 1848, 350 ;  juin 1848, 5000. Ces chiffres n'incluent pas les blessés. Souvent soignés chez eux, nous ne connaissons pas leurs destins.

Les trois peintures qui concernent Juin ne montrent pas le carnage (pour les voir de près, cliquez).  

Les deux petits tableaux à gauche célèbrent des festivités du gouvernement provisoire. Les deux à droite montrent des combats qui se perdent dans le paysage, sans victimes visibles. L'œuvre du centre montre des tentes de l'armée et non pas la barricade de l'autre côté de la place.

Pour y arriver il faut passer derrière l'immense panneau sur laquelle est écrite l'abdication du roi...


Après ces peintures qui montrent à peine le soulèvement vous trouverez un vide...



À côté duquel des images officielles s'alignent :


À droite sera un autre vide, et à côté, un texte sur la photographie naissante :



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Retournez-vous et découvrez la seule œuvre à suggérer une révolte des humbles. Ou plutôt, en montrant des ouvriers refusant de soutenir des républicains bourgeois contre le coup d'état de Napoléon III (en 1851), le musée suggère son absence.

Puisque la présentation ne montre pas le soutien des républicains privilégiés pour le massacre des rebelles de Juin, ce rejet populaire reste inexpliqué.   


   Alphonse Baudin sur la barricade du faubourg Saint-Antoine le 3 décembre, 1851 de Ernest Pichio /  zoom

Le député Alphonse Baudin tente de persuader des ouvriers à résister. Quand ils disent « Nous ne nous battrons pas pour vos 25 francs par jour » (le salaire d'un député), Baudin dit « Voici comment on meurt pour 25 francs par jour » et monte sur une barricade. Une balle le tue immédiatement.

L'ouvrier écoute avec scepticisme.




Le choix suggère que les insurgés sont comme des ados qui ne réfléchissent pas. Ce jeune est le seul combattant populaire que l'établissement montre de face.

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Sur une table qu'on remarque peu est la daguerreotype d'une barricade, avec un texte en petites lettres qui commence par « Au début de l'éte 1848, les ouvriers se révoltent contre le gouvernement. Dans Paris on construit des barricades », et continue par les informations sur les débuts de la photographie. 


« Au début de l'été 1848,  les ouvriers se révoltent contre le gouvernement. Dans Paris ils conduisent des barricades. Ce daguerréotype est une photographie sur plaque de cuivre recouverte d'argent. Elle montre les barricades du faubourg du Temple. La première, à l'intersection de la rue Saint-Maur est un amoncellement de poutres, échelles, châssis de fenêtres, essieu de roue, charrette, pavés. Seule au premier plan à droite, une femme portant un bonnet blanc se penche par sa fenêtre. »

C'est la seule référence
 au premier grand massacre en France moderne
et au début du conflit entre le travail et le capital. 

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La salle ne contient aucun siège.
Mais dans une salle de bal...



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Suite,






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