Son château / zoom
Alexis de Toqueville décrit l'encadrement du vote paysan
Les villageois se réunissent devant l'église pour marcher en procession au lieu de vote, deux par deux. Toqueville fait un discours, leur disant de rester ensemble jusqu'à ce que tous aient voté, et de ne pas écouter des gens qui tenteraient de les dissuader.
-- Cité par Georges Valence, Thiers
Mais les députés de Février doivent leurs places à la rue, et les pauvres obtiennent...
- Le droit de s'organiser : des sociétés professionnelles, embryons de syndicats, se forment. Entre février et juin, 250 délégations se présentent à l'Assemblée et 171 journaux sont fondés (certains disent 300).
- Un palliatif contre le chômage, les « Ateliers nationaux » :
Les Ateliers nationaux de Victor Adam, 1849 / zoom |
Beaucoup sont payés à ne rien faire :
Dans cette image des chômeurs se reposent, jouent aux boules,
écoutent la lecture d'un journal à haute voix
ou tiennent une réunion sous un drapeau
Mais un tiers sont des artisans des métiers du luxe, inaptes aux travaux physiques. Aussi, le gouvernement ne souhaite pas rivaliser avec les entreprises ou se heurter aux patrons qui s'opposent à tout ce qui réduit leur contrôle du travail.
Néanmoins, ces chômeurs ouvrent la place devant la gare Saint-Lazare, construisent la ligne Paris-Versailles, accomplissent d'autres tâches en banlieue et replantent des arbres abattus pour construire les barricades de février. Coût : 1% du budget national.*
*Paie journalière d'un ouvrier spécialisé, 3,50 francs. Paie des Ateliers : 2 francs par jour, réduit à 1,50 ( le prix du pain, 35 centimes ; le salaire de député : 25 francs)
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Tournants
- La répression violente d'une révolte à Rouen (les 27 et avril).
- La perte des dirigeants de la gauche quand 130 « meneurs » sont arrêtés après une manifestation chaotique (le 15 mai) :
L'Insurrection du 15 mai 1848, les manifestants et la Garde nationale devant le Palais Bourbon par Gaspard Gobaut, sans date / zoom
Émeute du 15 mai 1848 : invasion de l'Assemblée nationale, anonyme, 1848 / zoom
Des manifestants surexcités dissolvent l'Assemblée et se précipitent à l'Hôtel de Ville pour former un nouveau gouvernement.
Auguste Blanqui dira à son procès, « Nous avons quelque habitude des insurrections et des conspirations, et je vous assure qu'on ne reste pas trois heures à bavarder dans une Assemblée qu'on veut renverser », mais les conservateurs utilisent l'incident pour arrêter les chefs.
Le général Clément-Thomas (l'incorruptible combattant républicain de 1830) commande les forces qui répriment « l'insurrection ». Beaucoup plus tard, ce rôle scellera son destin.
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« Plutôt une fin effroyable qu'un effroi sans fin ! » déclarent les conservateurs en prenant les Ateliers comme cheval de bataille
- « Une grève organisée à 170,000 francs par jour... Finissons-en ! »
-- Le comte de Falloux
- Les jeunes seront soldats en Algérie et les hommes plus âgés partiront en province construire des canaux ou assécher des marais paludéens, pour quinze centimes par jour.
Le 22 juin les ateliers ferment.
Les chômeurs parcourent Paris en bandes,
chantant en cadence et en ton monotone,
« On ne partira pas, on ne partira pas. »
-- Toqueville
Le 23, « Juin » éclate.
* * *
Suite,
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