samedi 16 août 2014

LE MASSACRE DES MISÉRABLES


LA BARBARIE DE L'ARMÉE COMMENCE IMMÉDIATEMENT
(AVEC LE PREMIER COMBAT LE 3 AVRIL)

Thiers fait reprendre la colline oubliée dans sa fuite. Ses canons arrêtent une marche communarde sur Versailles :  
Épuisé et séparé de ses troupes, le chef communard Gustave Flourens se réfugie dans une auberge. Dénoncé, il sort sans arme...

« Un capitaine de gendarmerie fend le crâne du désarmé avec une telle force qu'il lui fait deux épaulettes, dit un gendarme qui avait le mot jovial. »
-- Lissagary
-- La biographie de Flourens, Le Chevalier rouge, 1987 (ebook en pdf)

Raspu'team
Les soldats emmènent son cadavre à Versailles dans un wagon de fumier. Le tueur deviendra un juge et obtiendra la Légion d'Honneur.  

Versailles considère les communards des criminels envers lesquels les règles concernant les prisonniers de guerre
ne s'appliquent pas :
 

Photographe inconnu / zoom
La barricade de la place Vendôme, à quelques pas de la place de la Concorde

  •  « Le bruit court que des furies jettent du pétrole enflammé dans les caves. Toute femme mal vêtue peut être traînée contre le mur le plus proche, on l'y tue à coups de revolver ».
-- Lissagary

« Types de la Commune » de Lefman, 1885, zoom

 

  • On poursuit des gardes jusqu'aux dans les catacombes « avec des chiens et des flambeaux ».
-- Louise Michel

     Combat dans les catacombs / Internet, disparu ; Musée Carnavalet, non exposé au moments de mes visites.
Des soldats perdus dans le labyrinthe pensent mourir jusqu'un prisonnier les guide à une sortie. Ils lui laissent la vie mais n'en disent rien : « leurs maîtres les eussent punis de mort ».
-- Louise Michel
 
# # #

Une ville surréaliste

  • Des pots de fleurs couronnent les barricades et par le splendide temps de mai et les femmes des combattants apportent de quoi y pique niquer.
  • Les cafés et les restaurants restent ouverts : quand le combat est intense, « Il n'y a guère le temps pour une tournée aux zinc ».
-- Les deux remarques, Vallès

Bientôt... 

  •  Des souvenirs racontés à Hemingway * un demi-siècle plus tard : « Ils étaient des descendants des communards [... ] ils savaient qui avait fusillé leurs pères, leurs frères et leurs amis quand les troupes versaillaises prirent la ville après la Commune et exécutèrent toute personne avec des mains endurcies qu'ils pouvaient attraper. » 
-- Les Neiges du Kilmanjaro

* Américain venu à Paris dans les années 1920, il vivait à la rue du Cardinal Lemoine dans le 5e, alors misérable.

 « Examen des mains de prisonniers fédérés à Belleville » / Internet, autres informations illisibles 


 « Exécution sommaire d'insurgents rue  [...] » / Internet, autres informations illisibles

  • « L'odeur de cette immense sépulture attirait sur la ville morte l'essaim horrible des mouches des charniers ; les vainqueurs craignant la peste suspendirent les exécutions.
-- Louise Michel

  • « Le Sénat et les rues avoisinantes ressemblait à un vaste champs de bataille, après la victoire. Les morts s'étalaient en plein soleil. Le sang tachait les murs. Il n'y avait guère de coin qui n'avait pas ces deux ou trois cadavres. »
-- Mes Cahiers rouges. Souvenirs de la Commune de Maxime Vuillaume, ed. 2011, p. 54



Illustration, Internet
 « Enlèvement des cadavres par des passants, requis à cet effet après l'action. »

Adolphe Eugène Disderi, le photographe de l'Empereur,  Musée de la Ville de Saint-Denis
Photos dans la réserve du musée, non exposées aux moments de mes visites.

Photos rendues accessibles par des professeurs de lycée :  cliquez et déroulez la page.

  • Des enterrements dans les cimetières de Paris, de la banlieue et de Versailles auxquels s'ajoutent des cadavres jetés dans des fosses ou dans la Seine, ou empilés et brûlés, font estimer le nombre de morts à 20 000-30 000 : cliquez.  

« On compte ceux qui meurent 

mais d'un côté seulement ;
de l'autre on ne compte pas, 
on ne pourrait pas. »

-- Louise Michel

*     *     *

Suite,




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