VERSAILLES BLÂME LES SOLDATS POUR LES TUERIES
Les débordements existent mais sont rares : l'absence de pillages ou de viols* montre les troupes maîtrisées, dit Tombs.
* Les pillages : Au centre et à l'est, le pauvreté et les flammes les décourageraient, bien qu'on peut supposer que les officiers les préviendraient dans l'ouest aisé et allié. Les viols : les officiers pouvaient les encourager, ce qui conforte la vue de Tombs, bien que malgré lui.
-- Viols : Audin, pp. 52-59.
Image de couverture, La Guerre contre Paris de Robert Tombs (1981) |
Des officiers dirigent des tribunaux dont les jugements sont sans appel, partout où il y a eu des combats.
Les exécutions de masse suivent immédiatement, avec l'accord de Thiers :
Tombs dit ces exécutions improvisées et l'approbation de Thiers tacite. Mais un témoin montre leur organisation prévue d'avance, et que Thiers les approuve explicitement :
« Il [le témoin] déclara que les cours prévôtales avaient été instituées, vers la fin de la Commune, en vue de l'entrée prochaine des troupes dans Paris ; que le nombre et les sièges de ces cours exceptionnels avaient été désignés par avance, aussi bien que les limites topographiques de leur juridiction ; que lui, M. Gabriel Ossude, avait reçu sa nomination des mains de Monsieur Thiers... »
« Il [le témoin] déclara que les cours prévôtales avaient été instituées, vers la fin de la Commune, en vue de l'entrée prochaine des troupes dans Paris ; que le nombre et les sièges de ces cours exceptionnels avaient été désignés par avance, aussi bien que les limites topographiques de leur juridiction ; que lui, M. Gabriel Ossude, avait reçu sa nomination des mains de Monsieur Thiers... »
-- Cité par Lissagary, Appendice XXVI
Derrière l'Hôtel de Ville est la caserne Lobau, que Victor Hugo rend notoire : « Un bruit lugubre emplit la caserne Lobau :
Le jugement se fait au vénérable carrefour de Châtelet. Ensuite les condamnés sont dirigés vers la caserne par la courte, droite avenue Victoria : le réseau sert le but pour lequel il a été construit — enfin.
Une génération plus tard, des restes de cadavres sont trouvés ensevelis dans le parc autour de la Tour Saint-Jacques, sans doute venus de la caserne Lobau.
Les officiers, qui viennent de milieux privilégiés...
- Confondent la demande de justice avec l'anarchie. Tombs souligne la bigoterie particulière des nobles, mais les officiers bourgeois semblent également impitoyables (avec quelques exceptions).
- Sont habitués à la cruauté, après les combats au Mexique et surtout en Algérie. L'adversaire dépenaillé leur paraît sous-humain.
- Se sentent humiliés par cette « racaille », qui est beaucoup plus combative contre les Prussiens et les a fait fuir, « la queue entre les pattes ».
-- Tombs
- Sont menacés par « ces ignorants, ces inconnus » qui ont montré « que le peuple peut se passer de la tutelle de ceux qui s'étaient déclarés seuls capables de les conduire [...] c'est ce que, peut-être, leurs adversaires ne leur pardonneront jamais [...] ».
-- Lefrançois
Les répressions châtient des personnes
supposées inférieures qui osent se rebeller.
Celle de la Semaine sanglante
supposées inférieures qui osent se rebeller.
Celle de la Semaine sanglante
est, en plus, une vengeance.
* * *
Suite,
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