ENTRETENIR UNE DANSEUSE, UNE SOURCE D'IDENTITÉ, DE
PRESTIGE ET DE CRÉDIT
« ...Monsieur Leuwen, le riche banquier qui entretient
Mademoiselle des Brins, de l'Opéra... »
-- Lucien Leuwen de Stendhal, 1834
Le deuxième acte terminé, les abonnés rencontrent les danseuses en coulisse, ou dans une salle spécialement créée à cet usage :
Le Foyer de la Danse, archives de l'Opéra
À l'exposition Degas à l'Opéra" au musée d'Orsay
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Ces ballerines, « l'élite des plaisirs parisiens »
-- Splendeurs et misères des courtisanes par Balzac, 1837-48
- « ...sa mère, comme j'ai appris depuis, à mon horreur, était une danseuse à l'Opéra »
De Degas
- « C'est ma danseuse... »
De
milieux humbles, généralement illettrées, les ballerines n'ont laissé aucun témoignage et nous les connaissons que par les hommes qui les
méprisaient.
Elles les méprisaient en retour. Le ruban noir de la jeune femme ci-dessus rappelle le collier de chien, c'est-à-dire, « Nous savons ce que vous pensez de nous. Nous ne vous aimons pas non plus ».
Elle passait, pareille à une de ces nuées de sauterelles dont le vol de flamme rase une province. Elle brûlait la terre où elle posait son petit pied. Ferme à ferme, prairie à prairie, elle croqua l'héritage [...] comme elle croquait entre les repas, un sac de pralines posé sur ses genoux [...] mais un soir, il ne restait qu'un petit bois. Elle l'avala d'un air de dédain, car ça ne valait même pas la peine d'ouvrir la bouche. »
Elles les méprisaient en retour. Le ruban noir de la jeune femme ci-dessus rappelle le collier de chien, c'est-à-dire, « Nous savons ce que vous pensez de nous. Nous ne vous aimons pas non plus ».
- La vengeance de danseuses et de courtisanes : « À chaque bouchée, Nana dévorait un arpent...
Elle passait, pareille à une de ces nuées de sauterelles dont le vol de flamme rase une province. Elle brûlait la terre où elle posait son petit pied. Ferme à ferme, prairie à prairie, elle croqua l'héritage [...] comme elle croquait entre les repas, un sac de pralines posé sur ses genoux [...] mais un soir, il ne restait qu'un petit bois. Elle l'avala d'un air de dédain, car ça ne valait même pas la peine d'ouvrir la bouche. »
-- Nana de Émile Zola, 1880
La coutume commence son déclin quand les « filles de l'Opéra »
font grève avec le reste du personnel, et obtiennent des salaires décents : des lettres furieuses d'abonnés montrent que beaucoup
d'entre elles refusent alors ce « mécénat ».
(En 1912)
Il disparaît quand Jacques Rouché, un protestant austère devenu directeur, supprime les privilèges des abonnés en finançant les spectacles lui-même.
(Années 1930)
-- Pascal Payen-Appenzeller,
historien de Paris, communication personnelle
Quand Rouché vient au bout de ses ressources,
l'État prend la relève.
(En 1939)
l'État prend la relève.
(En 1939)
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Suite,
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