mercredi 8 octobre 2014

LES CANONS SUR LES COLLINES


LES GARDES DÉPOSENT LES CANONS SUR LES HAUTEURS
DE MONTMARTRE ET DE BELLEVILLE, D'OÙ ILS DOMINENT LA VILLE

Signes de leur importance :

  • Pour son numéro de la première fête du 14 juillet en 1883, un journal socialiste associe un dessin de la saisie des cannons de la Bastille à celle de 1871 :

   Couverture de Le Cri du peuple, reproduite et commentée dans le blog Ma Commune de Paris
 Des anciens communards choisissent l'image en hommage à l'événement et à la Révolution. (La différence : en 1871 des femmes, des enfants et des personnes âgées saisissent les canons, et non pas des hommes seulement.)

  • Un film soviétique montre leur menace :


# # #

Pour des raisons militaires, politiques et symboliques le régime fait de la reprise des canons une priorité, mais c'est plus facile à dire qu'à faire :
  
  • Même en temps normal, déplacer 371 canons de bronze des quartiers excentriques prendrait deux jours complets, dix mille hommes et quinze mille chevaux. 


  • Il n'existe pas d'espace où isoler des conscrits.
  • La loyauté des troupes est incertaine : certains ont fraternisé avec les manifestants à la Bastille, laissé les gardes saisir les canons et les ont même aidé à s'emparer d'armes dans des dépôts.
-- Tombs, Paris Bivouac, 49-50

Et puis, miracle : les gardes frigorifiés et non payés acceptent de rendre les canons et le maire du XVIIIe (Clemenceau) offre de négocier les termes.
(Le 16 mars)

       « Dans les tranchées » de Alphonse de Neuville, 1874 / zoom

Les généraux rencontrent Thiers le vendredi 17 mars et le pressent d'accepter cette solution. 

Il est conscient du danger de mélanger troupes et population,
y ayant fait allusion dans son Histoire de la Révolution française, 
incluant même un dessin :

« Les gardes françaises délivrés de l'Abbaye »

« [Les soldats du roi] se mélangeant avec la population tous les jours, ils succombèrent à ses séductions »*

*Comme beaucoup de conscrits hébergés chez des Parisiens pendant le siège.

Mais l'Assemblée se réunira pour la première fois à Versailles 
le lundi le 20, et Thiers a besoin d'une victoire.

Le 18 mars,
 les habitants de Montmartre se réveillent
pour trouver des soldats 
traînant les canons sur la pente.

Fin de cette section.

*     *     *

La prochaine section, 




Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire