vendredi 24 octobre 2014

TRAHISON ?


« ...SI LES GOUVERNANTS EUSSENT TOURNÉS LA GUEULE DE LEURS CANONS CONTRE LES RÉVOLUTIONNAIRES ILS N'AURAIENT ÉTÉ NULLEMENT ÉTONNÉ» 
-- Louise Michel

Beaucoup de Parisiens doutent que les généraux bonapartistes ou monarchistes se battront pour une république, ou que des républicains conservateurs défendront un régime accompagné de changement social.

Remplacer le détesté mais républicain commandant de la milice par le général monarchiste qui à perdu Orléans, ajoute à cette méfiance* 

Le marquis Louis Jean-Bapiste Aurelle de Paladines (1804-77)  

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D'autres raisons pour le soupçon

  • Les rails des chemins de fer sont abandonnés sans être détruits, et les Prussiens les utilisent pour transporter leurs troupes à Paris.
  • On remet aux Prussiens 12,000 fusils de plus que ce que l'armistice demande. 
  • Les gardes qui tiennent les forts n'ont pas le droit de tirer sur les Prussiens qui construisent les fortifications, ou sur leurs convois de ravitaillement.
-- Trains : La Guerilla en 1870 par Armel Dirou, 2014, p. 47.
-- Fusils : Lissagary citant le Général Vinoy, p. 101

-- Tirs des forts : Lefrançois, p. 355

Certes, les erreurs des généraux peuvent s'expliquer autrement :

  • Ils substituent le courage pour la logique. 
  • La guerre en Algérie n'apprend pas à manier de vastes armées ou à imposer la discipline, et le combat inégale avec les bandes arabes fait croire qu'on est tout-puissant.   
  • Bien que des irréguliers immobilisent une quart de l'armée prussienne, les généraux se méfient d'énergies qu'ils ne dominent pas. 
-- Armel Birou

          Chouans ! de Philippe de Broca, 1988

On traite les Chemises rouges de Garibaldi avec scepticisme. 

Des Bretons commencent comme force de combat ardente, et finissent dans des camps sans approvisionnement ou protection contre le froid. 
--  L'Année Terrible de Pierre Milza, 2009

Louis Rossel, le seul officier de l'armée française à rejoindre La Commune, croyait la guérilla un moyen de lutte contre les Prussiens. Ses écrits à ce sujet sont inaccessibles.

  • Ils confrontent un adversaire discipliné, sans guerres coloniales et dont les canons se chargent plus vite et tirent plus loin :

         Un canon Krupp / gravure prussienne, eBay

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« N'attribuez pas à la malice ce qui s'explique adéquatement par la stupidité : »  
-- Citation: Le calendrier d'un ancien directeur de la FBI (James Comey)

  • Ces cannons sont montrés à l'Exposition International de Paris de 1867, et les généraux les négligent.

« Section de la métallurgie prussienne dans la grande galerie des machines »
 
  • Mobiliser et concentrer les troupes en même temps facilite le désordre (les Prussiens séparent les deux opérations, qui se passent bien).
  •  Des changements de plan conduisent au chaos. Télégramme de général : « Pas trouvé ma brigade. Pas trouvé général de division. Que dois-je faire ? »
-- Louise Michel d'après des documents publiés après la guerre
  • L'absence de vivres et de munitions se sent dès les premiers jours.
  • Beaucoup d'officiers, même certains généraux, ne savent pas lire les cartes.
  • Certaines cartes illustrent la confiance aveugle en concernant la Poméranie plutôt que la frontière française.
  • « L'absence de plan, la dispersion des forces, le manque de coordination entre les généraux, les carences du renseignement [...], le mauvais emploi de l'artillerie et de la cavalerie, cette dernière gratuitement sacrifiée, les contre-attaques décousues, tout cela a contribué à la défaite d'une armée jusqu'alors considérée la meilleure du monde. »
 -- Milza, ch. 3 et p. 78.

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La droite acceptera sans état d'âme 
l'aide Prussienne pour combattre La Commune, 
 et un général condamné à mort pour trahison
verra sa peine commuée en emprisonnement,
dont il échappera mystérieusement... .

La stupidité et la traîtrise ne sont pas incompatibles.

Quoi qu'il en soit,
la croyance en la trahison
par le gouvernement et par les généraux était réelle,
et aide a expliquer la suite.

Musée d'Art et d'Histoire de Saint-Denis
Theirs et des membres du gouvernement jettent les clés de la ville à Bismarck.

*    *    *
Suite,




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