vendredi 25 octobre 2013

LA MALADIE, LE CRIME ET LA RÉVOLTE


« LA HONTE DE PARIS », LA CITÉ JEANNE D'ARC
(CONSTRUITE EN 1884)

« La forme actuelle de la Cour des Miracles... on peut dire que ceux qui habitent là sont tombés au dernier degré de la misère »
 -- Belinda Carter, Paris treizième

La rue Jeanne d'Arc vue des marches de l'église (vers 1900) 




La maladie


« ...dans ses couloirs ténébreux et funèbres, parmi tous ses escaliers, recoins et encoignures sordides et au milieu de toute son ombre et de son infection se tapit ou rôde, continuellement en quête d'une proie, un spectre dévorant : la tuberculose. »  
-- Un gosse, roman autobiographique d'Auguste Brepson, 1927


Le crime :
Le jeune porte la large ceinture
des « apaches »,* 
les premiers gangs de rue

*Le nom vient des Apaches de l'ouest américain, perçus comme terrifiants.


La large ceinture, souvent rouge

Zoom (deroulez)

Elle est souvent portée par des terrassiers du métro, vainqueurs de grandes grèves en 1901. En se s'approprient leur prestige en montrant qu'ils ne travaillaient pas. 

La révolte éclate quand des grévistes transforment la cité en bastion (en mai 1934), un aspect de la turbulence qui conduira au Front Populaire* :


Quand le député communiste du 13e incite les travailleurs à voter, il est agressé et arrêté.

Des résidents construisent des barricades au deux entrées de la cité devant lesquelles on allume de feux 
(surement un souvenir de La Commune)tandis que les habitants tirent sur la police et jettent sur eux tout ce qu'ils trouvent sous la main, comme au début des années 1830 et en 1848. Ils les repoussent deux fois. 

  • « Tout le quartier est debout, acclamant les défendeurs de la cité qui chantent l'Internationale et acclament le soviets ». 
-- Paul Vaillant-Couturier, éditeur de l'Humanité (le quotidien communiste),
cité en Histoire et histoires du 13e, n° 6, hiver 2011.

Ce qui reste de la Cité : cette plaque... 



« Cette ensemble construit en 1884... devint un taudis dans un quartier à industrialisation rapide [...] Foyer de révolte autant que d'insalubrité et de délinquance, la Cité Jeanne d'Arc suscite une répression sans faiblesse, mais également des actions secourables

En 1934, un mouvement précurseur du Front Populaire y voit le jour : les révoltés dressent des barricades 
[...] »

Et le nom « la Résidence Jeanne d'Arc », établissement géré par la Ville pour des personnes âgées, à quelques pas :


C'est tout.

*     *     *
Suite,






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