lundi 21 juillet 2014

« L''ACROPOLE DE LA RÉVOLUTION » (Louise Michel)


LA CHAÎNE D'ÉVÉNEMENTS QUI CONDUISENT À LA COMMUNE CULMINENT AU SOMMET DE LA BUTTE, QUI DEVIENT UN LIEU DE MARTYRE 

Claretie
Paris après le siège - le parc d'artillerie de Montmartre

  • Lointaine, distante et misérable, Montmartre fait partie de la ville que les humbles contrôlent. Donc 171 des canons saisis avant la marche prussienne sont déposés sur le vide à son sommet.   
  • Les gardes y établissent leur chef-lieu pour les protéger.
  • C'est là où ils retiennent les généraux, et dans la cour que se passe le lynchage.

Le premier objectif de l'armée : neutraliser les canons et châtier

  • Plutôt que de se diriger vers le centre d'où les artères partent vers les bastions communards, les soldats grimpent la pente de la butte. Il n'y a pas d'obus pour les canons et les combattants sont ailleurs. Les versaillais saisissent la butte sans qu'il y ait de résistance. 
  • Ils s'emparent de 47 résidents au hasard et les emmènent au lieu du lynchage. Quand ils les ordonnent de s'agenouiller une femme qui tient un bébé crie, « montrons à ces misérables que nous savons mourir debout ! »
-- Lissagary  

Le Cri du peuple de Jacques Tardi (Castermann 2004), YouTube

  • Les Versaillais arrêtent d'autres résidents les jours suivants. Ils les obligent de longuement regarder le mur, puis les fusillent. 
-- Lissagary, Appendice XVIII
Le supplice d'Eugène Varlin


Fils de paysan pauvre, relieur qui lit les livres sur lesquels il travail, membre de la Première International, organisateur du premier syndicat à accepter les femmes en souhaitant qu'elles soient payés comme les hommes, co-fondateur d'un restaurant coopératif qui a fourni huit mille repas, membre du Comite Central puis élu député à La Commune.

Il assume les humbles taches qui permettent à la Ville de fonctionner, s'oppose à la violence de Ferré et d'autres, tente d'empêcher la fusillade d'otages de la rue Haxo et se bat sur les barricades.  
-- Biographie : 
Eugène Varlin par Jacques Rougerie


  • La légende
Quand la dernière barricade tombe, puisé il se couche sur un banc. Un prêtre le reconnaît et le dénonce. On le traîne vers la butte suivi d'une horde « pour au moins une heure, sous les insultes et la grêle des coups... (il) devint un hachis de chair, l'œil pendant hors l'orbite. »
-- Lissagary

  • La réalité
Les ruelles que prend le cortège ne peuvent contenir qu'une cinquantaine de personnes et pour maintenir leur contrôle de la violence, des soldats protègent Varlin. Mais une foule suit en hurlant, crache sur lui, fait durer la souffrance et applaudit quand il est fusillé.

-- Vuillaume, Mes Cahiers rouges: la mort de Varlin.
Il décrit l'itinéraire qu'il a lui-même suivi et examine les récits,
y compris celui d'un témoin.
 
  • « Il est mort crânement »dit un journaliste de droite.
-- Lissagary, Appendice XVIII
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Le début de La Commune, la femme avec le bébé, les autres martyrs et le calvaire de Varlin font de la Butte un symbole communard.
 
Maximilian Luce, un peintre anarchiste qui admire Varlin,
la place en arrière-plan pour associer son martyr à celui de Saint Denis :

L'Exécution de Varlin, entre 1914 et 1917 / zoom

 Ensuite ce sommet devient aussi
un symbole pour les vainqueurs. 

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