LES REBELLES DE 1830 VEULENT TOUS UNE RÉPUBLIQUE — AUX OBJECTIFS CONTRAIRES
Un tableau commandé par le nouveau gouvernement montre l'unité des bourgeois et des pauvres. Cela ne durera pas :
Le duc d'Orléans traverse la place de la Châtelet en route vers l'Hotel de Ville, le 31 juillet 1830 de Prosper Lafaye, 1830
Pour les étudiants, les journalistes et les intellectuels la « République » est un gouvernement sans roi, avec le suffrage universel mâle, une presse libre et l'égalité devant la loi :
- Beaucoup croient que les pauvres doivent travailler pour qu'une élite (eux-mêmes) puissent créer.
-- Écrivains contre la Commune de Paul Lidsky, 1999
- Leurs modèles viennent de l'Antiquité, dont les sociétés étaient basées sur l'esclavage.
Pour « le peuple », c'est-à-dire des boutiquiers, des artisans et des employés...*
*Leurs opposants les considèrent « la lie du peuple » mais les archives policières montrent que les marginaux sont rares : La Foule dans la Révolution française de Georges Rudé (1959). Cette conclusion s'applique aussi aux temps ultérieurs.
- Elle sera une société plus juste.
- Leurs modèles sont les jacobins égalitaires de la Révolution française, qui peuvent être leurs grandparents.
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Leurs adversaires : les vainqueurs de 1830, banquiers, industriels, haut fonctionnaires et les privilégiés dans leur ensemble...
- Les républicains sont « ces enfants dégénérés de la bourgeoisie, qui au travail fructueux et calme préfèrent les discussions politiques décevants dans les tavernes et soulever, exciter, guider l'ouvrier qui, sans eux, resterait tranquillement à son labeur. »
-- Souvenirs de l'année 1848 de Maxime du Camp, 1876
-- Illustration du XIXe siècle, Internet, sans source
- Ils associent les républicains avec l'anarchie et la monarchie avec l'ordre : « La digue contre le torrent qui nous emportera tous, est le roi, seulement le roi... »
-- Lucien Leuwen de Stendhal, 1836, non publié de son vivant par crainte qui CE roman ironiquement critique lui coûte son poste de fonctionnaire.
« Quarante-quatre francs pour le cadre et cinq pour la lithographie » Portrait de Louis-Philippe dans Lucien Leuwen |
L'héro jeune, honnête, inexpérimenté, est envoyé par son ministre en province, où ses remarques sincères choquent ses interlocuteurs. Mais le lendemain « Lucien était si fatigué qu'il n'a rien dit de déplacé et on le trouva tout à fait convenable ».
Se connaissant peu et face au même ennemi,
les républicains s'unissent.
* * *
Suite,
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