dimanche 15 mars 2020

LA MODE CHANGE DE LIEU


QUAND LE GOUVERNEMENT FERMA LES SALLES DE JEU, LES « PASSAGES COUVERTS » ET « LES BOULEVARDS » REMPLACÈRENT LE PALAIS-ROYAL COMME LE LIEU DU LUXE  
(À PARTIR DE 1836)


Les Passages joignirent les quartiers élégants, et lancèrent l'architecture de verre et d'acier.  
(À partir de 1821) 

Galerie Vero-Dodat (une affiche)
 et la série de passages (passages rouges, rues bleues)


  •  Leur luxe les rendirent célèbres : Zola commence son roman Nana dans un des passages, où la protagoniste, une courtisane, contemple les merveilleux articles qu'elle espère que ses protecteurs lui offriront.

Galerie Vero-Dodat

Galerie Vivienne
  • Les Passages évitaient la boue et la circulation, dans une ville où les trottoirs se limitaient au pont Neuf et aux récents Boulevards (ci-dessous).

Coin de la rue Vivienne et de la rue des Petits-Champs par Honoré Daumier
Le carrefour à côté de la galerie Vivienne

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Les Boulevards, construits sur le site de l'enceinte que Louis XIV démolit, étaient un lieu de promenade...

Adapté d'un plan Google

De théâtres...

Le point de rencontre des gens à la mode.

De restaurants légendaires...* 

*L'héroïne de Le festin de Babette (1987) est une ancienne chef du Café anglais.

Le Café Anglais sur le boulevard des Italiens en 1877 / zoom  (avec un text)

Le Café Riche au XIXe siècle par Theodor Josef Hubert Hoffbauer (évocation basée sur des documents d'archives) / zoom

Et grâce aux nouveaux trottoirs, des premières terrasses de café.

Le Café Helder sur le boulevard des Italiens en 1859, à cinq heures du soir, École française / zoom

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La prostitution s'est déplacée vers les Passages et les Boulevardsmais les femmes des Passages s'en sortaient bien mieux :
  
  • Aux Boulevards les femmes non accompagnées étaient considérées des prostituées, et à moins de posséder une carte montrant leur enregistrement officiel risquaient d'être arrêtées.
Zoom (déroulez la page)
Une femme attend d'être abordée.

Sur les trottoirs de Notre-Dame-de-Lorette,*
deux files de femmes ... c'était la descente affamée ... 

*Une rue au nord des Boulevards habitée de prostituées 


...puis, à cent mètres du café Riche, comme elles arrivaient sur le champ de manœuvres ... rengorgées, le rire haut, avec des regards en arrière vers les hommes qui se retournaient, elles étaient chez elles. » 

« ... à douze ou quinze ils [la police
opéraient des rafles sur le boulevard, ils cernaient un trottoir, pêchaient jusqu'à trente femmes en une soirée... » 

« ... Dès qu'elle [Satin, l'amie de Nana] apercevait le nez des agents elle s'envolait, au milieu de la débandade effarée des longues queues fuyant à travers la foule. C'était une épouvante de la loi, une terreur de la préfecture, si grande, que certaines restaient paralysées sur la porte des cafés... .»

Nana échappe quand un admirateur surgit et lui offre son bras. 

 « Montrez vos mains...Vous n'avez pas de piqûres, vous ne travaillez pas. Allons, habillez-vous. » 
-- Nana

  • Mais dans les Passages avec leurs boutiques, les marchands soudoyaient la police pour laisser les « hirondelles », qui attiraient les clients, aller et venir librement :

Adèle Legrand / source inconnue

Fenêtre d'hirondelle

#  #  #

L'arrivée de trottoirs a rendu les Passages moins utiles, 
et quand la transformation urbaine des années 1850
rasa une grande partie du centre, tous sauf sept ont été démolis.

Les Boulevards restèrent l'épicentre du luxe occidental
jusqu'à la Première Guerre Mondiale,

Aujourd'hui des commerces banales 
et des fast-foods s'y alignent.


Fin de ce chapitre.

*      *      *

Le prochain chapitre,





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