LES RÉVOLTES FINISSAIENT TRAGIQUEMENT POUR LES PAUVRES...
Le massacre des innocents de Pieter Breughel l'Ancien, vers 1567 / zoom
Mais ils menaçaient les dirigeants que si la conduite d'un membre de la famille royale les rendaient légitimes.* Alors ils étaient rejoints par des mécontents de tout bord.
*Pas qu'en France, et pas nécessairement par un royal authentique. En Russie une vingtaine de révoltes ont éclaté vers 1770 conduites par des paysans se disant le tsar assassiné Paul I. Celle de Pugachev ébranla le trône.
- La danger pouvait venir de n'importe quel membre de la famille, femmes comprises. Pour la cousine de Louis XIV déroulez la page. Et la reine Marie de Medici, mère de Louis XIII, s'échappa du château où il l'avait emprisonné* et se révolta deux fois (en 1621-1622).
*Après son coup d'état (en 1617).
Marie s'échappe du château de Blois, (en 1619), par Maurice Leloir, « Richelieu » de Théodore Cahu, 1903
Ils se réconcilient parce qu'elle était moins dangereuse avec un peu de pouvoir à Paris qu'en causant des troubles en province.
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Prince Hercule-François, duc d'Alençon, anonyme, 1572 / zoom
Gaston duc d'Orléans, le frère de Louis XIII, se révolta cinq fois (entre 1626 et 1642). Ses reculades ont trahi ses alliés sans diminuer la peur qu'un prince plus déterminé poserait.
La comtesse de Montmorency supplie pour son fils, partisan de la révolte de Gaston de 1632. Louis XIII et Richelieu passent sans lui prêter attention. Il sera décapité.
Portrait de Gaston, duc d'Orléans de Anthony van Dyck / zoom |
Ce portrait reflète son ambiguïté : il porte une cuirasse et son bras repose sur un casque, mais son somptueux costume est civil. Ces choix diffèrent de l'armure complète avec laquelle les nobles masculins étaient généralement présentés : pour l'explication, cliquez.
Portrait d'un chevalier en armure, fin du XVIe siècle / zoom; Portrait d'un jeune général, de Van Dyck, 1624 / zoom
Il était le chef intermittent de cinq années de guerre civile (en 1648-1653), qui ont conduit à la fin de l'indépendance des nobles.
- Je me souviens d'un récit d'une mère et de deux enfants mort de faim au pont Neuf.
- Même les royaux ont souffert : l'absence de chauffage obligea la reine d'Angleterre (la veuve de Charles I décapité) de rester au lit, et les draps du petit Louis XIV étaient troués.
- Louis avait douze ans quand des partisans des nobles entrèrent de force au Louvre pour s'assurer de sa présence : il n'oublia jamais sa terreur en prétendant dormir.
- Alors que les combats faisaient rage la fille de Gaston, donc la cousine germaine du roi, commanda aux canonniers de la forteresse de la Bastille de bombarder les troupes royales :
Internet, sans indication de source
Ces révoltes expliquent l'histoire du frère de Louis XIV, le duc Philippe d'Anjou, frère du roi et ancêtre des « Orléanistes », la branche cadette de la dynastie des Bourbons.
On l'a élevé à être frivole et bavard, incapable d'opposition. « Un enfant ne saurait avoir pour ses parents une obéissance plus aveugle que n'était celle de Monsieur [le titre du deuxième fils d'un roi] pour le Roi ».
-- La princesse Palatine, sa deuxième épouse, citée par Philippe Erlanger, Monsieur, frère du roi, 1953
(La biographie d'où viennent ces informations)
Présentation mythologique de Louis XIV et de sa famille de Jean Nocret,1664 / zoom
Antithèse du roi, il ressemble à une jolie femme.
-- Tableau de l'antiquaire Marion Chalvignac
Le duc de Lorraine, son grand amour, porte un nœud rouge, couleur associée aux Orléanistes. (Remarquez l'armure, uniforme de nobles dans leurs portraits).
- Il s'est pourtant avéré plus courageux et un meilleur chef militaire que le roi, ce qui ne pouvait pas être dit. Sa bravoure à la bataille ci-dessous apporta la victoire à la France, mais Louis, qui n'y était pas, occupe le premier plan et Philippe est relégué à l'arrière.
Monsieur à la bataille de Cassel de Joseph Parracel, 1677 / zoom |
Philippe approvisionnait et payait ses troupes pour qu'elles ne pillent pas, a construit un hôpital pour les pauvres sur ses terres et au lieu de tuer les animaux, les laissait se promener dans son parc. Les soldats l'adoraient et sa popularité à Paris était un reproche implicite au roi, qui le relégua aux cabales de ses mignons dans son château de Saint-Cloud.
Philippe n'a contesté Louis qu'une fois : quand le roi est revenu sur sa promesse d'octroyer un poste de gouverneur à son fils en remerciement du mariage avec sa fille, les cris de leur dispute ont tant résonné que les courtisans les entendaient.
Philippe est mort d'apoplexie dans la nuit.
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Ces souvenirs ont conduit les rois ultérieurs
a tenir leurs cousins orléanistes à l'écart.
Cela explique pourquoi
l'arrière-arrière petit-fils de Philippe
laissa le Palais-Royal
devenir le berceau de la Révolution.
* * *
Suite,
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