jeudi 24 février 2022

LES FEMMES QUI LÉGUÈRENT LEUR RAFFINEMENT

 
COMMENT LA COUR ROYALE INSTAURA UNE CULTURE QUI APPRECIE LES FEMMES


François I (1525-1547) souhaitait qu'elle reflète son autorité  croissante, mais les nobles restaient dans leurs châteaux à boire et à guerroyer.

   François I de Jean Clouet, vers 1530 / zoom                            

Alors il a étendu une pratique du règne précédent : inviter leurs filles. Il prêta aux trois cent jeunes femmes des robes et des bijoux somptueux et les fit éduquer par la reine, en espérant qu'elles attirerait et civiliserait les hommes. 

Ce qu'elles ont fait. La cour de la plus grande partie du XVIe siècle reste connue pour son raffinement...

Tapisserie, publication du Musée de la Renaissance

Soirée au Musée des Armées

...mais des guerres civiles* le brisent :

* Les « Guerres de Religion », de 1560 à 1590 environ : cliquez et déroulez.

Le Festin des généraux, 1535 / zoom

  • Quand Henri IV, fondateur de la dynastie des Bourbons et d'une monarchie plus puissante est venu au pouvoir à la fin du XVIe siècle, la goujaterie de la cour choqua son épouse florentine, Marie de Médicis. Une auteure de romans historiques exprime son dégoût par cette réponse imaginée : « Même à la cour il y avait un soudard dans chacun de ces hommes, et une fille publique dans chacune de ces femmes. Certains mots, certaines plaisanteries me faisaient fermer les yeux de confusion, même parfois me boucher les oreilles des deux mains... .»
--  La Galigaï par Eva de Castro, 1987, p. 198
  • Henri selon Rubens

                 La  Rencontre à Lyon, cycle de Marie de Médicis, 1626 / zoom
« Henri IV se tient mal ! » s'est exclamé ma fille de huit ans en découvrant cette œuvre.

Le meilleur chef militaire de son temps, il avait passé quarante ans à l'armée. Il ne se baignait jamais, se rasait rarement et croyait que puer était la marque d'un gentilhomme virile habitué aux combats, bien supérieur au bourgeois amolli. 

En dînant avec la reine, il l'éclaboussait. « Désolée, chérie », disait-il, et l'éclaboussait de nouveau. Mais ses lettres d'amour à ses amantes — on dit qu'il engendra cinquante-trois bâtards — sont des chef d'œuvres de style.

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Le changement est venu des « salons », où des femmes de la noblesse se rencontraient pour des conversations raffinées. Elles y inventèrent la célèbre « Carte du Tendre » qui conseillait aux gentilhommes que pour atteindre la « Mer dangereuse » de la passion ils devaient avancer de village à village, c'est-à-dire pas à pas : 

                             Les gentilshommes doivent procéder de village en village. 

Ce code encourage l'usage du monde, la maîtrise de soi et l'hiérarchie, attributs que la cour d'une monarchie de plus en plus puissante portera aux extrêmes. 

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Reines et favorites, complémentaires et opposées

  • La fonction des reines était de donner des enfants à la France. Aussi, en participant aux cérémonies, en visitant les églises et en offrant des aumônes elles semblaient plus proches du peuple que les rois et humanisaient la monarchie.

Les jeunes demoiselles qui les entouraient assuraient le ton. Mais elles-mêmes, des étrangères choisies pour des raisons politiques qui pouvaient ne jamais maîtriser le français ou les usages compliqués de la cour, restaient généralement en arrière plan. 

À partir du XVIe siècle seules trois émergent, en tant que régentes quand des rois décédés laissaient des fils trop jeunes pour diriger, ou en maintenant leur influence sur eux. 

Ces anomalies :

Catherine de Médicis, reine mère 1559-1580's / zoom

« Personne n'aime la putain de son mari », Catherine de Medici écrit, montrant que les reines devaient accepter les favorites décrites ci-dessous. Cette servitude lui apprit l'observation et la duplicité qui lui servit plus tard : « un grand roi », Henry IV dit d'elle. 

Lourde, avec des yeux globuleux, vêtue du noir des veuves, le pouvoir l'intéressait, pas l'élégance. Mais les jeunes femmes qui l'entouraient pour séduire et espionner ont maintenu l'éclat de la cour.
 
Marie de Médicis, régente et reine mère,1600-1616 / zoom
Anne d'Autriche, régente puis reine mère,1643-1666 / zoom


Marie de Medici, lointaine parente de Catherine, aimait autant le pouvoir. Pour son histoire, cliquez ici et ici

La charmante, sociable Anne d'Autriche laissa la politique à son brillant Premier Ministre (le à son brillant Premier Ministre en dirigeant la cour de façon experte pendant la minorité et la grande jeunesse de Louis XIV.


  • Les favorites : les maîtresses royales officielles. Choisies par les rois, la plupart étaient belles, cultivées et élégantes, des locomotives qui donnaient à la cour son éclat.
Se démarquent :

Diane de Poitiers (1535-1559) / zoom
Marquise de Montespan (1667-1680's) zoom

Diane de Poitiers, le pouvoir derrière Henri II laissa Catherine de Médicis se morfondre pendant vingt ans.

La marquise de Montespan, contribua à la célébrité de la cour pendant les années le plus glorieuses de Louis XIV (1670-1685 environ). Son lien avec une tueuse en série apporta sa chute : cliquez.

Madame de Pompadour, 1744-1764 / zoom
Madame du Barry, 1768-1774 / zoom

La marquise de Pompadour influença la culture brillamment et et la politique étrangère désastreusement. La comtesse du Barry est surtout connue comme avoir crié, « Encore un petit instant pour vivre ! » avant d'être guillotinée.

Les maîtresses royales étaient nécessaires. Leur présence encourageaient les nobles à rester à la cour extrêmement coûteuse et étouffante, espérant que leur candidate serait choisie, car elle distribuerait alors la largesse royale à son clan. De plus, leurs dépenses extravagantes en faisaient des paratonnerres, éloignant du roi la furie populaire.

La preuve qu'on les approuvait : Pendant la Restauration la noblesse accueillit avec joie le don d'une résidence à sa confidente par le roi âgé, obèse et podagre, comme le choix d'une favorite et le retour de l'Ancien Régime.  

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     Zoom

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La cour du XVI siècle, les salons
et les rôles complémentaires des favorites et des reines,
expliquent l'influence des femmes sur la culture française.  

Elles ont encouragé les arts, 
exigé un rapport courtois entre les genres
et transformé le luxe en goût.

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Suite,




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