samedi 21 juin 2014

...ET APRÈS


LE MUSÉE OCTROIE QUATRE MÈTRES À LA COMMUNE, DANS UN COULOIR INSÉRÉ ENTRE DEUX SALLES CONSACRÉES AUX
ÉLITES

Le premier est dédié au baron Haussmann...




...le deuxième aux privilégiés de la Belle Époque : 



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La Commune occupe un couloir entre ces deux espaces. Il commence par une petite image de laveuses à la place Pigalle, rare œuvre du musée à reconnaître les gens du peuple mais sans autre rapport avec le sujet. 

À côté, ce récit :




 72 jours de la Commune de Paris
(18 mars - 28 mai 1871)

La défaite laisse la France divisée. La décapitalisation de Paris en mars est rejeté par le peuple de Paris. [Ne mentionne pas les mesures qui affectent la population.] Les gardes nationaux créent une fédération républicaine (d'où le nom « fédérés ») et se regroupent sur les hauteurs de Montmartre et de Belleville. [Ne dit pas qu'ils contrôlent le nord, l'est et le sud, c'est-à-dire les territoires populaires]. Adolf Thiers, chef du pouvoir exécutif, ordonne la reprise de 277 [non, 177 canons : une erreur élémentaire, comme ici et icicanons de Montmartre, mais ses troupes battent en retraite à Versailles. L'homme politique et écrivain Jules Vallès écrit « Paris est reconquis ». [On substitue un individu au groupe.] Le 26 mars est élu un conseil général de Paris, en hommage à la commune insurrectionnelle de 1792-1794. C'est la première expérience d'autogouvernement communale dans l'histoire révolutionnaire [vrai ni pour Paris ni pour d'autres villes européennes]. La commune est proclamée le 28 mars. Plusieurs mesures (séparation de l'Église et de l'État, reconnaissance de l'union libre, élection des fonctionnaires et des juges, contrôle des citoyens sur les élus, éducation des filles...) [omet les mesures qui contestent l'hiérarchie sociale] sont adoptées. Mais le 21 mai, l'armée de Thiers envahit le sud-ouest de Paris. Les communards incendient de nombreux bâtiments publiques les 23 et 24 mai. [Omet les destructions de l'armée.] Entre 7000 et 10,000 personnes [plutôt 20 000-30 000meurent pendant la Semaine sanglante (21-28 mai 1871), qui marque la fin de la Commune.


Suit un tableau qui montre la communication par ballon pendant le siège de Paris, un service limité par son coût aux privilégiés. Immense, il occupe une grande partie du passage théoriquement dédié à La Commune :
 

Dans l'espace qui reste : 

  • Du côté droit, quatre portraits, d'un révolutionnaire célèbre mais emprisonné pendant La Commune, de la compagne d'un communard dix ans plus tard, d'un journaliste qui a évolué à droite et d'un personnage trop célèbre pour être omis :

Le tableau des ballons mord sur le passage.

De gauche à droite
 

  • De l'autre coté, un espace vitré dans lequel est reflété le buste du marquis. Des proclamations officiels ressortent par leurs grosses lettres noires, mais elles n'interpellent pas et personne ne les lit...


  • Il y a aussi deux petites images de carnage, que les reflets de la vitre cachent presque :

    • Celle de gauche (derrière la flèche jaune) ne se voit presque pas. 
    • Le flou de la photo et la petite taille de l'image montrent la difficulté de voir le peloton d'exécution. 

Le musée renouvelle cette vitrine en remplaçant les images de carnage, mais elles sont toutes aussi petites et difficiles à déchiffrer. 

La suite conduit à des images des ruines des Tuileries et de l'Hôtel de Ville...



...mais rien sur les destructions de l'armée.


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Je m'y trouvais quand une classe de lycée est arrivée. La  professeure a mentionné le baron Haussmann et le Second Empire...


...puis a rejoint la multitude de peintures sur l'élite de 1900, en passant par le corridor sans un regard.



J'ai demandé à des jeunes gardiens
où trouver la présentation sur La Commune.
Ils ne savaient pas,
et n'en avaient jamais entendu parlé.

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